La grande famille du Conseil de la Culture de l’Abitibi-Témiscamingue (CCAT) a déroulé le tapis rouge, le 16 avril dernier, pour récompenser le talent et le dévouement des artistes, organismes et travailleurs culturels de la région à l’occasion de la remise de ses 13e Prix d’excellence. La cérémonie a notamment été l’occasion de saluer l’ensemble de l’œuvre de la Valdorienne d’adoption EveLynn Simard en lui décernant le Prix de membre à vie du CCAT. Portrait d’une mère de famille fière de l’évolution de ses p’tits!

Impliquée au sein du milieu culturel régional depuis plus de 30 ans, c’est entre autres pour son engagement au sein du Centre de musique et de danse de Val-d’Or — qu’elle a contribué à mettre sur pied en 1983 et qu’elle a dirigé ces 20 dernières années — que l’on connaît EveLynn Simard. La jeune retraitée, qui ne s’attendait pas à cet honneur, s’est dite flattée par l’attention. «Ça fait plaisir de constater que le travail réalisé au fil des années a été fructueux. Le Centre a le vent dans les voiles et je sens qu’il est maintenant assez grand pour évoluer seul», explique celle qui parle du Centre comme de «son bébé».

 

Si Mme Simard est fière de son «bébé» institutionnel, elle ne cache pas non plus son plaisir de voir plusieurs des quelques 12 000 jeunes passés au Centre depuis sa fondation évoluer dans les arts et la culture. «Le Centre a été bâti sur de grands principes — l’accessibilité, la qualité de l’enseignement et la durabilité. On voulait donner le goût aux jeunes de persévérer», explique celle qui a notamment enseigné le piano à Chantal Archambault. «J’ose rêver qu’outre la formation artistique, les jeunes ont aussi reçu du Centre le goût d’être proactifs et de s’impliquer dans leur milieu.»

Transmettre sa passion

Passionnée de musique depuis son plus jeune âge, EveLynn Simard ne s’attendait pas à dédier sa vie professionnelle à la culture. Titulaire d’une formation en piano classique du Conservatoire de Toronto, elle avait décidé de mettre la musique en sourdine pour se consacrer à l’étude des relations de travail, de l’animation et de l’administration. «C’était de mon époque, tout le monde étudiant en animation. Mes études ont été imprégnées de l’approche coopérative et communautaire. Ça m’a suivi dans mon travail par la suite», explique celle qui a surpris son entourage en revenant vers le milieu culturel — et vers l’Abitibi puisqu’elle est originaire d’Haileybury — au début des années ’80.

 

Le successeur de Mme Simard à la direction du Centre, M. Donald Ferland, reconnaît d’ailleurs que les qualités humaines de sa prédécesseure, proches de la mission du Centre, l’ont probablement aidée à maintenir le cap à travers les tempêtes qu’est appelé à vivre un organisme à but non lucratif évoluant en région. «C’était comme une maman pour ses professeurs. Elle offrait un bon encadrement, beaucoup de support. Elle était aussi très impliquée auprès des enfants et de la vie de l’école. Elle a beaucoup fait pour maintenir l’accessibilité et la qualité des services. C’était une personne dynamique et très humaine et elle a su maintenir une présence active dans le milieu, notamment en s’alliant les gens d’affaires. Nous voulons poursuivre dans la continuité de cette vision», conclut celui qui aura tout de même l’opportunité de laisser sa marque, le Centre devant se refaire une beauté — et doubler sa superficie — dans les prochains mois…


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