L’allée menant au petit promontoire de la Maison Hector-Authier à Amos sent bon les feuilles sucrées en ce vendredi d’automne ensoleillé. Sur la galerie entourant ce qui est la toute première maison de l’Abitibi, les ouvriers s’affairent dans le but de terminer les travaux de restauration pour la fin du mois d’octobre. Ici et là, on met la touche finale à ce bâtiment centenaire, rénové afin de devenir un centre d’interprétation dont les portes ouvriront au public l’an prochain.


Témoin privilégié des débuts d’Amos et de l’Abitibi, la Maison Hector-Authier a été citée monument historique en 1992 par la Ville d’Amos, puis rachetée par celle-ci en 2005. Dès lors, la Corporation du Vieux-Palais et de la Maison Hector-Authier se voit nommée responsable de la gestion et de l’animation du site.


Une valeur historique et patrimoniale
Finalement sauvegardée après une longue saga, la Maison Hector-Authier a été construite en 1912 par le chef forestier Pascal Fortier qui la revend aussitôt à Hector Authier alors agent des terres, de la conservation de la faune et des mines. «Construite en bois équarri, c’est une maison de type vernaculaire industriel, c’est-à-dire au style architectural sans prétention dont les plans ne nécessitent pas d’architecte», d’expliquer Rémi Bélanger, membre de la Corporation, lors d’une conférence donnée pendant les Journées de la Culture. «Il ne reste que 15 de nos bâtiments patrimoniaux à Amos (60 ont disparu) et la Maison Hector-Authier a été le témoin d’un grand projet de société. C’est un legs extraordinaire au niveau patrimonial», d’ajouter ce dernier.


Pour sa restauration et son centre d’interprétation, la Corporation a choisi de se baser sur la maison telle qu’elle était au début des années ’30. «Les photos de ces années-là nous ont servi de référence pour la restauration et en débutant les travaux, nous avons pris soin d’enlever successivement toutes les couches de matériaux accumulées au cours des ans pour retrouver l’aspect que la maison avait alors», de dire Léopold Noël, président de la Corporation. «GID Design, la firme de muséologie chargée de réaliser le centre d’interprétation, a même trouvé une compagnie capable de reproduire les tapisseries de l’époque que nous avons découvertes sur les murs. À l’extérieur, c’est en grattant les strates de peinture que les couleurs d’origine sont réapparues au grand jour», d’ajouter M. Noël.


«Il est cocasse de se rappeler qu’en 1913, Hector Authier a procédé à une rénovation complète de la maison afin de lui donner un cachet moderne. Cent ans plus tard (1912-2012), la Ville d’Amos procède à sa restauration complète afin de lui redonner un cachet ancien!», de dire M. Bélanger.


À l’intérieur, ce sont les univers domestique, social et administratif de l’époque que pourront découvrir les gens. La Maison Hector-Authier, construite à la croisée du chemin d’eau et du chemin de fer, a été le carrefour d’un projet de colonisation immense. Fonctionnaires, prospecteurs, commerçants et bâtisseurs ont tour à tour franchi la porte de la Maison Hector-Authier, ce que racontera en partie le centre d’interprétation.


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