C’est une chose que d’empoter deux kilos de cornichons. C’en est une autre que de récolter tout un jardin en tirant le meilleur parti possible de tout ce qu’il a pu produire…


Un défi de taille impliquant plusieurs savoir-faire vous attend. Il faut du travail et autant de temps sinon plus pour récolter et transformer les produits de la terre qu’il en a fallu au printemps pour planifier et semer un jardin. C’est le prix à payer pour jouir des meilleurs aliments qui soient. Encore faut-il les adapter aux conditions de la nouvelle saison. Heureusement, il y a des méthodes de conservation qui ne demandent pas trop de travail et peu d’outils.


Les courges d’hiver matures se conserveront très bien jusqu’au printemps dans les marches d’un escalier puisqu’elles vivent avec les gens, mais loin du soleil qui risque de les abîmer prématurément. Les oignons dont la queue est en bon état à la récolte pourront être tressés ou attachés par vagues à même une corde et suspendus à une poutre. Les autres se conserveront bien dans une boîte de bois au sous-sol mais, comme tout ce qui est vivant demande un minimum de gestion, vous devrez vous soucier de leur bon état de conservation régulièrement. Les tomates devenues jus ou sauce sont savoureuses, mais celles que vous conservez rondes au congélateur après les avoir essuyées et mises en sac exigeront moins de travail le moment venu de les transformer et seront tout aussi succulentes : simplement les blanchir et voilà! Il faut prendre garde cependant de ne mettre au congélateur qu’une petite quantité de légumes à la fois pour en ménager le moteur. Le caveau à légumes accueillera les racines qui resteront au frais.


Les choux qui ne se conservent que quelques semaines à l’état frais peuvent être transformés en une délicieuse choucroute : leur vitamine C ira en augmentant grâce à la lacto-fermentation : râper le chou et remplir un pot MASON bien lavé, ébouillanté et égoutté jusqu’à l’épaule en tassant bien le chou pour que le jus s’exprime et surnage. Ajouter ½ c. à thé de sel puis fermer le pot hermétiquement. Le laisser à 24º Celcius pendant 48 heures puis le remiser au sous-sol, au frais et à l’ombre pendant 21 jours, après quoi votre choucroute sera prête. Mélangez-la à vos salades d’hiver. Sachez que vous pouvez également transformer la betterave de la même merveilleuse façon pour obtenir une choucroute de betterave qui n’a rien à envier aux betteraves marinées. La lacto-fermentation demeure une très ancienne et excellente méthode de conservation qui a précédé la conservation au vinaigre. L’une est vivante, l’autre morte.


Le fait de récupérer quelques plants de persil, de thym, de sauge ou de sarriette à l’automne présente un intérêt certain. Dans ce cas, il faut soigner le terreau d’empotage, ne pas trop arroser et préférer une fenêtre à l’est au frais. Quant au basilic, il rêve de devenir pesto au congélateur.


Fréquentez les bibliothèques publiques : elles regorgent de livres sur la conservation. Les délices que vous en tirerez cet hiver valent bien la peine que vous vous donnerez cet automne.


Auteur/trice

Chroniqueuse autodidacte pour L'Indice bohémien et pour le Journal Le Pont de Palmarolle. Les sujets couverts touchent, entre autres, l'actualité, la lecture, le jardinage, le végétarisme, l'interprétation de l'objet patrimonial, les arts visuels, le portrait, l'amour de la nature et de la culture. Prix de l'AMECQ 2019 pour la meilleure chronique Notre région a cent ans.