Le 2 septembre prochain, le Centre d’art Rotary de La Sarre reçoit l’artiste Johanne Perreault. Elle y exposera sa nouvelle production intitulée Café.


À la suite d’un voyage en Amérique du Sud, une visite dans une plantation de café a littéralement déclenché chez l’artiste une réaction en chaîne. Son café quotidien s’est soudain chargé de multiples connotations. Il n’était plus seulement le breuvage réconfortant que l’on consomme le matin, mais tout son parcours, de la plantation à sa cuisine, lui est apparu. On pourrait dire qu’elle a «vu», pour la toute première fois, le café avec tout son bagage culturel et économique. Il est donc devenu pour elle à la fois un motif exploratoire de sa démarche picturale, mais également le symbole d’un questionnement économique et social.


Les œuvres de Johanne Perreault se caractérisent par l’utilisation de l’encaustique, technique ancienne datant de l’Antiquité qui consiste à mélanger le pigment à de la cire d’abeille chauffée. La cire colorée, appliquée à chaud sur la toile par couches successives, donne de la profondeur au pigment. C’est une matière riche, sensuelle et séduisante. Celle-ci peaufine cette technique depuis plusieurs années et parvient à créer des effets intéressants. Dans les œuvres présentées à La Sarre, les tasses se démultiplient, s’animent et dansent sur la surface picturale.


Du quotidien à l’universel


Il pourrait paraître paradoxal de choisir un sujet aussi banal (la tasse de café) et de le combiner avec une technique aussi compliquée et traditionnelle que l’encaustique. Cependant, il s’agit là de tout l’intérêt de cette production. Il n’y a pas de petits sujets : c’est le traitement qui compte et dans le cas qui nous occupe, nous sommes devant un discours du quotidien. Chaque tasse de café est porteuse du jour qui s’entame, nous parle des bonheurs qui s’annoncent. Chacune des œuvres est une page de journal intime, tout comme le sont les tasses qui les ont inspirées.


Mais mieux qu’un journal intime, ces œuvres parlent de l’universel, des promesses que nous fait chacune des tasses de café brûlant dans lequel nous trempons nos lèvres chaque matin. Et là, nous revenons à l’encaustique, à sa chaleur, à la liquéfaction de la cire d’abeille dans laquelle on emprisonne le pigment, couleur café d’ailleurs. Liquide semblable au café, comme si Johanne Perreault peignait, littéralement, avec du café. Le médium rejoint le sujet et les deux s’imbriquent parfaitement.


L’exposition est présentée jusqu’au 7 octobre. 


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