C’est au retour d’un voyage à Montréal où ils étaient allés voir un spectacle que les trois cofondateurs, Sandy Boutin, Jenny Thibault et Karine Berthiaume, ont eu l’idée du festival. Ils se disaient que ce serait plaisant d’avoir accès à plus d’artistes dans leur ville natale. Comme Sandy et Jenny travaillaient déjà à organiser des événements musicaux, l’un en Abitibi et l’autre à Montréal, ils en connaissaient le processus. Neuf mois plus tard, tel un bébé, le premier FME voyait le jour.


Ce qui explique le succès du festival, selon Jenny, « c’est qu’un festival dans une petite ville est beaucoup plus festif… Les invités ne peuvent pas rentrer chez eux le soir. Ils participent alors aux concerts d’autres artistes invités et ainsi se lient d’amitié, rencontrent des collaborateurs… ». Pour les fondateurs, l’accueil devait être sans pareil : des sourires, de la bonne bouffe, une longue fin de semaine dans les bois entourés d’autres artistes et de la bière autour d’un feu de camp en fin de soirée.


Dès la 3e année s’est ajoutée la radio CFME qui diffuse pendant quelques semaines avant le festival la musique des artistes présents et passés, ainsi que des entrevues avec ces derniers. Les fondateurs ont laissé carte blanche à cette initiative indépendante du FME. C’est d’ailleurs la particularité du festival : toutes les idées sont entendues et les collaborations intéressantes sont mises à l’essai, que ce soit le fanzine L’Oreille Cassée, le blogue La Bouche Croche, les spectacles en plein air, les spectacles-surprises, comme celui de Patrick Watson à côté de la fonderie en 2011, ou encore la singulière scénographie extérieure.

 

Ingrédient important de ce succès : le public de la région qui en est un de choix, assoiffé de musique et de découvertes. Ça se ressent auprès des artistes. « Le 1er festival avait tant fait jaser dans les métropoles que le gérant d’Ariane Moffatt avait contacté le Théâtre du cuivre pour s’assurer qu’elle puisse faire partie de la 2e édition », raconte Sandy Boutin.


Après 10 ans, le FME a accumulé bon nombre de prix, dont le Félix « Événement de l’année » en 2009 et 2010 à l’ADISQ. Il a accueilli des dizaines de milliers de festivaliers (de 3 500 à 18 500) et un nombre impressionnant d’artistes (de 22 projets musicaux à 61!). Devant un tel succès, on peut conclure que l’événement est bien ancré dans son milieu et qu’il répond à un besoin tant chez le public que dans la communauté musicale