Indépendent (2012)
L’album des Sœurs Boulay a un gros défaut : il n’a que cinq pièces! Cinq chansons pour découvrir la parfaite harmonie des voix de Stéphanie et Mélanie Boulay – qu’est-ce qui ressemble plus à une voix que celle de sa sœur? Les Gaspésiennes proposent un folk intimiste aux accents country pouvant parfois rappeler Marie-Pierre Arthur, Chantal Archambault ou encore les sœurs McGarrigle. L’album, réalisé par Éric Goulet (Les Chiens et Monsieur Mono, réalisateur pour Yann Perreau, Vincent Vallières…) table sur la simplicité dénudée d’arrangements et sans flafla. Le son propre des cordes – guitares et ukulélé –, les textes simples empreints de tristesse et de réalisme qui parlent de voyage sur la 132, d’amours impossibles ou encore de l’espoir des jours meilleurs, semblent aussi fragiles que les voix des sœurs sont fortes. Si leur feuille de route est courte, ça devrait se réviser prochainement puisqu’elles trônaient au haut du palmarès de la ronde préliminaire des dernières Francouvertes et suscitaient un joli petit buzz. Les Boulay ne réinventent pas le genre, mais elles en respectent les codes et ce qu’elles font, elles le font avec cœur, sincérité et grand talent. Un album à télécharger à faible coût sur leur site Bandcamp pour plusieurs raisons, entre autres pour la pièce la plus up-tempo du disque, Des shooters de fort sur ton bras, ou encore pour l’aigre-douce Mappemonde. 4,1/5