Il est le conseiller municipal derrière la politique environnementale de la Ville de Val-d’Or; elle est titulaire d’une maîtrise en architecture et férue de techniques de construction novatrices. Il allait de soi que ce couple de jeunes mariés choisisse de se bâtir une maison durable et « environnementalement » performante. Un projet enthousiasmant, mais aussi un impressionnant chantier.

La maison détonne sur cette rue où se côtoient bungalows des années 60 et imposantes demeures cossues du tournant du millénaire. Avec ses formes épurées, ses volumes imposants, son revêtement en bois et sa fenestration atypique, on a affaire à un travail d’architecte, pas de doute là-dessus. « Ça s’est fait assez rapidement : une bonne partie de la maison a été conçue pendant notre voyage de noces, alors qu’on apprenait que Caroline était enceinte », raconte Francis Murphy. Mais ils y réfléchissaient depuis longtemps : ils étaient déjà propriétaires d’un terrain, le seul inoccupé d’une rue du secteur Lemoine au nom prédestiné pour leur projet : Paradis.

Le couple a choisi un mode de construction hybride : une partie du travail a été confiée à des entrepreneurs, et ils se sont chargés de la finition intérieure et extérieure. Par exemple, les murs ont été construits, pré-isolés et montés par la compagnie Modulex de Québec; Francis, Caroline et une armée de parents et amis se sont chargés de la finition intérieure et extérieure.

Pour l’environnement, contre l’ignorance

La butte sur laquelle est adossée la maison se trouvant au Sud, de larges fenêtres offrent une vue paisible sur la nature et surtout laissent entrer le soleil, qui vient chauffer le plancher du rez-de-chaussé, constitué d’une chape de ciment qui « emmagasine la chaleur pendant la journée, comme une batterie », explique Francis. Une fine ouverture au dessus des armoires de la cuisine laisse quant à elle filtrer la lumière du soleil levant.

Et ce n’est là qu’un exemple des nombreuses idées qu’a eues le couple pour rendre leur maison « durable et énergétiquement performante », comme le dit Francis. Ils ont entre autres choisi de faire installer un système de chauffage et de climatisation géothermique, qui sert également à préchauffer l’eau chaude; ils ont conçu le toit de la maison pour qu’il accueille éventuellement un couvert végétal; et ils ont fait un effort certain dans le choix des matériaux utilisés et la récupération des déchets de construction.

Mais ce ne fut pas qu’une partie de plaisir. « Il a fallu accepter le fait que certains commerçants et contracteurs ne sont pas au fait de toutes les techniques nouvelles ou alternatives, confie Caroline. Ce qu’ils font, ils le font bien, mais on dirait qu’ils n’ont pas la curiosité d’aller plus loin. » Et évidemment, un projet comme celui-ci demande énormément de temps, denrée rare s’il en est.

L’architecte est heureuse du résultat : « On a un milieu de vie agréable, avec beaucoup de lumière naturelle, une vue sur la forêt tout en étant en pleine vile, près de tout. » Son échevin d’époux, lui, voit un autre avantage à cette demeure : « Je suis fier de l’intérêt qu’elle a suscité : les gens nous posent des questions et veulent en savoir plus sur les techniques que nous avons employées. » \


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