Dans le cadre de la Semaine de sensibilisation pour l’élimination de la discrimination raciale, le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or soulignera cette année encore la lutte contre le racisme par la marche Gabriel-Commanda le 23 mars, à 13 h. J’ai donc choisi de vous parler ce mois-ci d’un livre rédigé par un auteur qui résiderait au Lac-Simon et qui décrit sans fioriture, sans embellissement, la vie à 400 km au nord de Val-d’Or.

   

Ce roman raconte une tranche de la vie de la communauté nommée dans le titre par le biais de la vie des personnages, ce qui la rend plus accessible à l’imaginaire collectif. La forêt boréale qui sert de cadre au récit confère une certaine harmonie tranquille à l’ensemble. Elle nous ramène à nos justes proportions dans ce vaste territoire où les épinettes servent de refuge et où la nature permet un temps de repos à l’abri des maux humains. Ici, loin des cérémonies, les traditions se mêlent au quotidien et reprennent une dimension humaine.

   

Cette histoire simple raconte, sans tambour ni trompette, l’amitié entre deux femmes dans un quotidien presque banal, si ce n’est des relations entre êtres humains qui viennent toujours tout compliquer et qui bousculent les espoirs et les rêves de chacun. Ce duo, aux allures improbables au départ, va pourtant se soutenir tout au long du récit, qui se déroule sur plusieurs années.

   

Ainsi, le caractère universel des personnages domine. Toutefois, il laisse percevoir une image de la réalité un peu dérangeante, parce que les petites rancœurs, les mesquineries, les méchancetés, les vices, tout autant que les générosités, les grandeurs d’âme et les intelligences ressortent. L’auteur nous mène d’un rebondissement à un autre jusque dans les profondeurs de l’âme humaine, profondeurs qu’on préfèrerait parfois ne pas connaître.

   

Si vous cherchez un style poétique, vous serez déçu. La narration suit le cours linéaire de la vie. Le jeu de calligraphie permet de rentrer dans les pensées des personnages et de lire la lettre à la fin du livre avec les yeux du personnage, mais l’ensemble du texte est rédigé dans un style direct. Et même si le dénouement se révèle un peu fade et que certains revirements de situation s’avèrent prévisibles, on retrouve une écriture remarquable par la présentation des personnages féminins qui restent crédibles et touchants tout au long du récit. Il faut dire qu’ils sont présentés avec une finesse et une discrétion proche de la pudeur dans les descriptions.

  

Avec discrétion, sans voyeurisme… rafraichissant à l’ère de Facebook!

  

L’auteur a déjà publié Gaston, Bibiane et les Ballons roses en 2009 chez Carte blanche, une maison d’édition à compte d’auteur. 


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