Chaque année, le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue invite la population à participer au choix du prix du public, qui permet de mettre en lumière le travail de différents intervenants du milieu culturel. Pour l’édition, 2012, c’est le théâtre qui est mis en évidence, alors que cinq candidats ont été sélectionnés par les commissions culturelles de chaque MRC selon différents critères tels le rayonnement et l’impact dans la communauté. Portrait de cinq passionnés qui dynamisent le théâtre d’ici.
MRC de La Vallée de l’Or : Michel Pilon
Michel Pilon a la piqûre pour le théâtre dès l’école secondaire. Il obtient un rôle dans la pièce La gloire des filles à Magloire. En 1978, il fonde avec des amis La compagnie de la 2e scène et y travaille comme technicien, comédien, metteur en scène, producteur, directeur et même comme concierge! Avec cette troupe, il réalise 15 saisons de théâtre d’été, une trentaine de productions, des projets pour des congrès, colloques, etc. En 1980, il fait partie des fondateurs de la ligue régionale d’improvisation, Le circuit Alain Proviste. En 1989, il reçoit le prix Jeanne-Lalancette-Bigué, qui récompense un artiste valdorien pour son engagement et ses réalisations. De 1990 à 2000, il enseigne l’art dramatique à la polyvalente Le Carrefour de Val-d’Or. En 2004, il réalise un vieux rêve : monter et présenter la pièce Douze hommes en colère et, par le fait même, relancer le théâtre amateur à Val-d’Or, ce qu’il réussit franchement puisque dans les cinq années suivantes, il présente quatre productions à l’Auberge Harricana et revient deux fois gagnant du prix Coup de Cœur du public du Festival de Théâtre Amateur de Richmond, en Estrie.
Il est présentement en attente d’obtenir les droits d’adaptation du film My Cousin Vinny, qu’il veut transposer sur scène.
Ville de Rouyn-Noranda : Alexandre Castonguay
Alexandre Castonguay sort de l’École de théâtre de St-Hyacinthe en 2003 et revient vivre en région aussitôt. En 2005, il fonde sa propre compagnie de théâtre, Roche Papier Théâtre. La même année, il apparaît dans le film La rage de l’ange de Dan Bigras, qui l’a révélé au grand public. Passent ensuite trois ans où il ne joue pas. En 2008, il monte le spectacle Hommage aux pionniers de Montbeillard pour la fête du 75e anniversaire de ce quartier rouynorandien. « La création de ce spectacle a non seulement permis de me reconnecter avec mes racines, mais aussi avec les éléments qui constituent le moteur intarissable de ma création », explique-t-il. Ensuite, les projets s’enchaînent: Bascule sur la route de l’Ouest, puis sa suite Bascule sur la route des Grunambules. Le troisième épisode de la trilogie est actuellement en processus de financement. En 2010, il est de la production Au pays de l’or bleu du théâtre du Tandem.
Les projets à venir sont nombreux, que ce soit le premier long-métrage d’Éric Morin ou encore la suite de son projet Alex marche à l’amour. Alexandre démontre qu’il ne faut jamais se laisser décourager par les temps morts, et surtout, qu’on doit se prendre en main. Travailler en région, c’est mettre sa volonté et sa persévérance à l’épreuve.
MRC d’Abitibi-Ouest : Daniel Morin
Daniel Morin est impliqué dans le milieu théâtral depuis la fin des années 80, que ce soit pour des comédies musicales (une dizaine, dont Grease et Fame), des pièces de théâtre (Les Belles-Sœurs et Encore une fois, si vous le permettez de Michel Tremblay), des spectacles musicaux pour enfants ou en tant que pédagogue. Il agit soit comme comédien, soit comme metteur en scène, et parfois comme metteur en scène et comédien! Le projet qui a marqué sa carrière est Le paradis du Nord, qui a fait connaître la région et son histoire.
Depuis 1989, Daniel a suivi une douzaine de formations variées, cherchant toujours à perfectionner son art. Il motive la relève en enseignant sa passion. En 2002, les Productions Daniel Morin offre une formation (technique) en théâtre pour enfants. S’ensuivent deux productions présentées à La Sarre. Il est actuellement directeur général et directeur artistique pour la Troupe À coeur ouvert, et ce depuis 2000.
MRC d’Abitibi : Véronique Filion
Véronique Filion s’implique dans le monde des arts de plusieurs manières. Elle enseigne le théâtre et la danse à l’école qu’elle a fondée en 2001, La Rallonge, en plus d’en être la directrice. Elle est également directrice artistique aux Productions du Raccourci. Avec ses multiples projets, elle a fait des tournées régionales. Dramaturge, elle a écrit quelques pièces dont La folle Odyssée de Bernadette, qui raconte l’histoire des pionniers d’Amos. Elle est revenue travailler en région pour « défricher le terrain du théâtre en Abitibi ». Les éditions L’Envolée ont publié deux de ses ouvrages portant sur le théâtre. Celle qui est également une joueuse d’impro de grand talent est juge pour différents événements en 2004 et en 2008. En 2010, elle reçoit une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec.
Elle a participé en 2010 à l’émission Au Cœur du Québec, diffusée sur les ondes de Radio-Canada. Le sujet de son émission était de présenter son travail en tant qu’artiste ayant choisi de travailler en région malgré les embûches. Cette femme passionnée transmet son amour du métier et de l’Abitibi-Témiscamingue en démontrant qu’il est possible de vivre des arts ailleurs que dans les grands centres.
MRC de Témiscamingue : Réal Couture
Au tout début de sa carrière, Réal Couture était enseignant au secondaire et s’occupait des activités culturelles à l’école Marcel-Raymond de Lorrainville, de 1984 à 2003. En 1990, c’est lui qui y met en place le cours d’art dramatique.
Il s’est impliqué localement lors du 100e anniversaire de Lorrainville (2007) et du 75e de Rémigny (2010) en mettant en scène deux pièces pour les célébrations. Depuis 1997, il est membre du conseil d’administration de la Fédération québécoise du théâtre amateur. Il a été membre de divers jurys dans les dix dernières années. Il a même présenté des pièces de Gilles Vigneault et Marcel Sabourin en Guadeloupe. Depuis ses débuts, il est le directeur artistique du théâtre La Loutre. « En novembre dernier, lors de la présentation de la comédie de Neil Simon Un village de fous, la population témiscamienne (plus de 800 personnes) était là pour nous prouver une fois de plus l’importance de notre implication dans le développement culturel de notre communauté. » On lui doit la mise en scène de plus d’une vingtaine de pièces.
