Le 26 avril prochain, à la salle aux usages multiples du campus rouynorandien du Cégep régional, une nouvelle génération de réalisateurs osera montrer ses créations à un public curieux de découvrir de nouvelles voix et de soutenir des talents prometteurs dans le cadre du 20e Festival Vidéo.

Le Festival Vidéo, quand on a 19 ou 20 ans et qu’on est au cégep, c’est Cannes, la Berlinale et la Mostra de Venise en même temps : c’est le gros party! Michel Lessard, l’instigateur du Festival Vidéo en 1992, raconte que la genèse de l’événement remonte à 1966. Les élèves du collège de Rouyn, sous la tutelle du frère André Morin, y projetaient les films qu’ils avaient tournés sur pellicule Super 8.

L’idée d’une grande séance de projection des meilleurs films du Cégep a ressurgi au début des années 1990. Les comédiens des courts-métrages étudiants avaient pris l’habitude d’assister aux projections pendant les séances d’évaluation. « On finissait par remplir la classe multimédia où s’entassaient les élèves, les acteurs et les parents. Il y avait du monde debout partout. » La popularité de ces films a donc incité Michel Lessard et le personnel enseignant à organiser le Festival Vidéo, prenant place à la SUM du Cégep de l’A-T, au campus de Rouyn-Noranda.

Bien plus que de la théorie…

L’événement attire entre 200 et 400 spectateurs chaque année, une « masse de gens signifiante », selon Martin Guérin, professeur et coordonnateur du département d’Arts et Lettres. « En 2012, maintenant que les étudiants ont plus facilement accès à des caméras, ils ont déjà fait des films avec leurs amis avant d’entrer au Cégep. On pourrait penser que la fébrilité est moins là, mais on se trompe. Le Festival Vidéo, c’est leur premier contact avec le public et avec la critique. Les élèves constatent que c’est très sérieux, c’est un incitatif à une certaine rigueur. »

Le Festival Vidéo, c’est aussi ce qui donne le désir de continuer, à vouloir concrétiser ses rêves de devenir réalisateur, directeur photo, scénariste. Annie Roussel, scénariste et coréalisatrice du film Robin dans la lune, qui a reçu d’abord le Prix du public au Festival Vidéo 2011 et la Bourse relève Desjardins au FCIAT, explique l’importance qu’a eu cet événement dans son choix de carrière : « Au moment de tourner Robin dans la lune, je ne savais pas si j’allais continuer en cinéma. » Son film, une comédie, a carrément ravi le public. « Le Festival Vidéo m’a donné le goût de revivre ça; je me suis dit que le cinéma, pour moi, ce n’était pas fini! » \


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