Il a insufflé une touche de design rarement vue dans des immeubles commerciaux de Val-d’Or. C’est grâce à son intervention si le projet d’œuvres d’art publiques à Malartic a eu l’ampleur qu’on lui connaît. Et c’est sa compagnie, Le Marquis Concept, qui a acheté l’ancienne église Saint-Joseph, avec l’intention d’en faire des bureaux modernes tout en respectant l’architecture des lieux. Mario Turcotte est un homme d’affaires à succès avec une âme d’artiste…

En écoutant Mario Turcotte faire le récit de son parcours de mi-trentenaire, on a l’impression qu’il a vécu trois ou quatre vies. « À 25 ans, j’avais le CV d’un gars de 40 ans », s’amuse-t-il, donnant comme exemple les quelque cinq années où il a étudié la kinésiologie
l’automne à l’Université de Sherbrooke, enseigné le ski en Suisse l’hiver, et travaillé comme charpentier-menuisier à Val-d’Or l’été. Il a en outre été gérant d’un bistro de fine cuisine à Mont-Tremblant, propriétaire d’immeubles à Malartic, gérant de projets sur des chantiers dans le Nord-du-Québec… S’il y a une constante dans ce cheminement éclaté, c’est que cet homme n’a pas peur des ruptures, de revenir sur ses pas, de boucler les boucles, de recommencer à neuf.

C’est un curieux qui se dit capable de compartimenter ses connaissances et sa concentration comme dans des tiroirs. Par contre, il excelle dans l’art de faire des liens entre ces différents savoirs : il faut l’entendre décrire avec passion les similitudes entre les muscles du bras et les monumentales colonnes qui soutiennent l’église Saint-Joseph, ou encore comparer sa relation avec ses employés à son ancien travail d’entraîneur.

J’aurais voulu être un…


Son rapport à l’art tire une partie de ses racines dans son passage au Cégep – « en arts, avec mathématiques et physique… mon petit côté cartésien », confesse-t-il – mais aussi des nombreux voyages qu’il a faits alors qu’il travaillait en Europe, et qui lui ont permis d’aller du Maroc à Israël, en passant par la Grèce, où il a fréquenté les musées, s’est imbibé de la culture locale, s’est intéressé aux religions. En relatant son parcours, il répète souvent l’importance qu’il accorde à son intuition, met l’accent sur l’importance du travail acharné pour développer le savoir-faire, confie aimer le beau et le défi de mener à terme des projets. Un artiste pourrait tenir exactement le même discours. « Je me vois comme un metteur en scène, quelqu’un qui met en place les conditions pour que réussisse un projet », image-t-il.


Il a empêché le projet d’œuvres d’art public de sombrer dans la banalité dessinée par des ingénieurs et a recruté Carmelle Adam, du Centre d’exposition de Val-d’Or, pour mener un appel d’œuvres auprès d’artistes de la région. « Je pense que j’aurais aimé soumettre une œuvre; mais en tant que codirecteur artistique, c’était impossible », laisse tomber celui qui avoue en outre caresser le rêve de fonder un atelier où il pourrait créer au gré de son inspiration… autre chose que des entreprises ou des immeubles, s’entend.


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