Le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT) célèbre ses 30 ans cette année. Trente ans de cinéma, de premières mondiales, de rencontres avec des cinéastes et des acteurs de grand talent… mais surtout 30 ans de travail pour trois visionnaires et leur équipe. 

1981

Trois gars autour d’une bière. C’est dans ce cliché qu’est né le FCIAT. Beaucoup de choses ont débuté ainsi au Québec : autour d’une bière.

Jacques Matte est un autodidacte fou de cinéma qui a des idées, mais qui a besoin d’aide pour les concrétiser. Il n’est pas qu’un doux rêveur : il a contribué, depuis 1977, à quelques Semaines du cinéma régional et à la Semaine du cinéma québécois. Là, il voit plus grand : un grand festival, du cinéma inter-national. Guy Parent, directeur du Théâtre du cuivre, s’occupe déjà de présenter des films dans cette salle municipale. Il a ses entrées à la Ville de Rouyn, fait affaire avec  la plupart des distributeurs québécois, sait administrer. Louis Dallaire, lui, est agent de communication à Communications Québec. Les trois gars aiment le cinéma et se mettent à rêver ensemble.

Tout se met en place rapidement : les distributeurs embarquent illico, la Ville est derrière eux, les journalistes sont séduits par les à-côtés (une visite à la Baie James,par exemple)…

2011

Trois gars dans un bureau au Théâtre du cuivre.  Les années ont passé : le trio continue à rêver, mais surtout il réalise ses rêves, inlassablement, depuis 30 ans.

Ce qui surprend d’abord, c’est la force et la durabilité de leur association. Ils expliquent qu’ils ont chacun leurs forces et qu’ils respectent leurs champs de compétences respectifs. Jacques Matte continue d’avoir des idées, Guy Parent assure toujours la partie administrative et Louis Dallaire s’occupe encore des communications. « Il y a des trucs qui m’ennuient, confie Jacques Matte, alors c’est important qu’un autre s’en occupe. Et c’est sûr que je ne m’en mêlerai pas! » Une chose cependant se fait à trois têtes, impérativement : c’est la direction artistique. Les gars parcourent le monde eux-mêmes pour choisir les films. C’est leurs goûts à eux et la connaissance de ceux de leur public qui président aux choix de programmation.

Il est certain que maintenant, ils sont épaulés par une équipe solide, construite au fil des ans (et sur laquelle ils ne tarissent pas d’éloges). Jacques Matte est aujourd’hui directeur du Théâtre du cuivre, alors que Guy Parent est directeur des services communautaires et services de proximité à la Ville. Louis Dallaire a quitté Communi-cations Québec et dirige le Réseau Biblio. Le Festival est devenu une institution incontournable. Et pour eux, c’est devenu un mode de vie. 

Faits marquants

1977 : Première Semaine du cinéma régional à Rouyn-Noranda, organisée par
Communications-Québec; d’autres éditions suivront à Val-d’Or et Amos.

1982 : Premier FCIAT. Première nord-américaine du film Fitzcarraldo, coup de filet
qui stupéfait les médias québécois et séduit les journalistes européens.

1985 : Création du Prix du jury, pour les courts et moyens métrages, deux ans après
celle du Prix du public.

1988 : Visite du réalisateur danois Bille August, qui présente son long métrage
Pelle le conquérant.

1990 : Le sulfureux Serge Gainsbourg accompagne son film Stan the Flasher;
présentation des sections Zoom jeunesse et Zooms thématiques.

1993 : Visite des comédiens français Gérard Darmon et Mathilda May, et de l’acteur
Colm Feore (Thirty-two Short Films About Glen Gould). Robert Morin et André Forcier,
qui deviendront des habitués du festival, viennent présenter leurs films. Et un débat entre les anciens felquistes Charles Gagnon ainsi que Pierre Vallières se tient en marge de la projection du documentaire La liberté en colère.

1996 : Première mondiale du film Cosmos, qui met en valeur le talent d’une nouvelle
vague de réalisateurs (Denis Villeneuve, Manon Briand, André Turpin…); soirée
hommage à Gille Carle.

1997 : Premières « Sorties du Festival » dans d’autres villes de la région.

1999 : Visite du réalisateur Jean-Charles Tacchella, du comédien égyptien Mahmoud
Hamida, et de Michel Ocelot, réalisateur du film d’animation Kirikou et la sorcière.

2002 : Premier Espace vidéo, qui se tient à la Post-Moderne.

2005 : Début des Nocturnes, spectacles présentés en fin de soirée.

2009 : Première du film La donation, de Bernard Émond, tourné en Abitibi-Ouest; forte présence de la région à l’écran avec la projection des Léo, Roger Pelerin, là où on s’arrête en passant et Le tour des rêves, entre autres.


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