Parfois dérangeants, parfois élégants, tantôt à la dernière mode, tantôt défraîchis, ils sont partout : les tatouages. Mais qu’ils soient appréciés ou non, ils ont tous cet aspect: c’est de l’art pur et dur. Et les tatoueurs sont de plus en plus en demande.

Il n’existe pas de cours ou d’école de tatoueur. La passion, c’est ce que cela prend. Pour Janine Allée, tatoueuse depuis 2 ans au Tatouage 117 à Rouyn-Noranda, le métier est venu à elle. « J’ai fait un dessin pour un ami pour son tattoo. » Elle a ensuite envoyé son portfolio de dessins pour être engagée où elle travaille maintenant. « Mais on ne commence pas tout de suite sur la peau d’humain, on se pratique sur la peau de cochon avec beaucoup d’alcool à friction. »

Non seulement faut-il du talent pour dessiner, mais aussi, selon Janine, cela prend une facilité à comprendre ce que le client veut. Ce n’est évidemment pas comme une coupe de cheveux, où même insatisfait du résultat final, le travail pourra être refait et revu quelques semaines plus tard. Dans le cas d’un tatouage, c’est bien encré dans la peau pour la vie. Néanmoins, il y a toujours l’option d’enlever le tatouage dans une clinique spécialisée, mais les coûts sont exorbitants.

La clientèle change, les tatouages aussi

Constat majeur : les hommes ne sont plus la clientèle-type des salons de tatouage, comme il y a plusieurs années. « Les filles sont beaucoup plus tough que les gars », estime Christian Dion de chez Cabal Tattoo à Rouyn-Noranda. « Les filles sont game, pas mal plus qu’avant. Elles veulent des gros tattoos. » Même constat pour Janine Allée : « Les filles sont nombreuses à venir et elles osent. » D’ailleurs, au moment où elle parle de ce constat, une cliente confirme ses propos. La jeune femme porte un magnifique et immense tatouage sur le bras. Des fleurs, surtout, avec beaucoup de couleurs, mais inscrites avec finesse. La cliente était d’ailleurs là pour apporter des ajouts.

Avec 17 ans de métier, Bill Pretto, propriétaire de Tatou DeBill, constate aussi une augmentation du nombre de filles pour des plus gros tatouages. « Avant, c’était des p’tits Tweety ou des petites fleurs, mais aujourd’hui, les filles veulent des tatouages qui couvrent le dos, le bras ou les côtés. » De plus, ce n’est pas essentiellement la jeunesse qui tient à inscrire à jamais un dessin ou un mot sur leur corps. Bill Pretto affirme avoir tatoué des octogénaires.

Un tatouage est un message significatif, encré dans la peau et dans les mœurs de notre société. 

 


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