La soirée du 29 octobre promet une bonne dose de fébrilité à Sébastien Pilote, qui voit son tout premier long métrage, Le vendeur, ouvrir le 30e Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Pour ce jeune cinéaste qui a fait le choix d’exercer son métier dans sa région du Saguenay-Lac St-Jean, on serait tenté de dire marché conclu!     

Le réalisateur, qui vit à Chicoutimi, reçoit cet honneur avec une grande fierté. « Je suis vraiment honoré de voir mon film ouvrir le festival abitibien. Je suis déjà venu y faire un tour en simple spectateur, il y a une quinzaine d’années. On se préparait dans ma région à mettre en place un festival de cinéma consacré au court-métrage et on voulait voir comment ça se passait à Rouyn. J’étais loin de me douter que j’allais y revenir 15 ans plus tard avec mon premier long-métrage, encore moins pour ouvrir le 30e! »

Ce choix est sans doute naturel quand on connaît l’intérêt des organisateurs du festival– et celui du public – pour les premières œuvres et pour le cinéma qui provient des régions. Qui plus est, Le vendeur, avec Gilbert Sicotte dans le rôle-titre, a fait un passage très remarqué au prestigieux Festival de Sundance, en plus de récolter le prix de la Fédération internationale de la presse cinématographique, à San Francisco, ce qui fait dire à Jacques Matte : « C’est l’un des films les plus attendus et avec raison. C’est une œuvre exceptionnelle, Sébastien Pilote est un réalisateur très prometteur. »

Produit du terroir          

Tourné à Dolbeau-Mistassini, Le vendeur campe son histoire en hiver, dans une petite ville monoindustrielle aux prises avec des problèmes économiques. Le cinéaste précise : « J’ai voulu faire de ce vendeur un personnage humain et attachant, qui pratique son métier comme on le pratiquait autrefois, alors que les choses étaient moins high tech. C’est une chronique un peu old fashioned, qui traduit un univers très nord-américain, je pense que les gens vont s’y reconnaître. »  

Pour Sébastien Pilote, faire du cinéma en dehors de Montréal ne relève pas de l’utopie, bien au contraire. « Je considère que c’est une chance de faire ce métier dans ma région, je pourrais même dire qu’il y a des avantages à être un cinéaste éloigné, ça me donne un autre regard, ça me suggère un point de vue différent et ça nourrit mon travail. »

Le vendeur sera à l’affiche des salles de cinéma au début de novembre. 


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