Le paysage malarticois change à un rythme effréné depuis quelques années, et les modifications ne sont pas qu’industrielles ou commerciales: à partir du 1er octobre, six nouvelles œuvres d’art publiques extérieures enjoliveront les lieux, et nourriront
l’identité d’une ville en mutation.

Difficile de ne pas le voir quand on traverse Malartic : l’impressionnant mur séparant la mine de la ville, haut d’une quinzaine de mètres, happe le regard et emprisonne l’horizon. La Ville de Malartic a donc entrepris de transformer la zone tampon entre les activités industrielles et la vie quotidienne que représentent ses abords en parc linéaire, avec piste cyclable. Au fil de la planification de cette infrastructure et des discussions avec Osisko, il fut décidé d’y inclure quatre alcôves, espaces aménagés en retrait de la voie principale, lesquelles présenteraient chacune un aspect de l’identité malarticoise, soit famille, mines et mineurs, grands déménagements et institutions.

Afin d’enjoliver le tout, on lança un concours en vue de sélectionner des œuvres d’art, sans obtenir la réponse espérée de la part des artistes. Le projet allait se dégonfler et perdre de son ampleur quand un citoyen de Malartic, l’homme d’affaires et promoteur immobilier Mario Turcotte, a interpellé la Ville et milité pour le maintien de l’intention artistique de départ. Le temps de solliciter l’expertise du Centre d’exposition de Val-d’Or, et on relançait la machine.

« Comme nous étions pressés dans le temps – et que le premier concours n’avait pas porté fruit –, nous avons choisi d’inviter 11 artistes à soumettre un ou plusieurs projets, explique la directrice du Centre d’exposition, Carmelle Adam. Nous avons privilégié des gens de la région qui avaient déjà une expertise en œuvres extérieures permanentes. » Ce sont donc 28 projets qui ont été soumis, et quatre ont été retenus: ceux des Cyclopes (Patrick Bernèche et Christian Leduc), de Jim Couture, de Diane Auger et de Jacques Baril.

Ce sont ces œuvres qui seront inaugurées le 1er octobre, mais elles ne seront pas les seules. « Rapidement, nous avons intégré au processus la sélection des œuvres qui orneront les deux carrefours giratoires, celui déjà aménagé – qui sera orné d’une œuvre de Carole Wagner – et celui à construire », explique Carmelle Adam. Enfin, il est apparu naturel d’inclure dans l’inauguration l’œuvre Forêt d’en-temps, de Danielle Boutin-Turgeon. Avec le vitrail monumental de Sylvie Poulin inauguré plus tôt cet été à l’école secondaire Le Tremplin,
on obtient sept nouvelles œuvres, total enviable pour une ville de cette taille. « Ça lance le message que la Ville veut affirmer sa pérennité au-delà de la vie de la mine », analyse Carmelle Adam. Et cela en grande partie au pied du mur qui sépare la ville de la mine. \


Auteur/trice