L’univers de Je suis au paradis s’apparente à celui d’Edgar Allan Poe, chaque chanson étant une histoire fantastique. Avec un humour bien à lui, une imagination sans borne et un riche vocabulaire, Thomas Fersen délaisse le thème des animaux et met en scène des personnages cauchemardesques, cette fois. Dracula, Barbe Bleue, un balafré et bien d’autres encore sont présentés de façon plutôt attachante. Le thème de l’album serait venu à l’auteur lorsqu’il a constaté que son ukulélé se reposait dans un étui de velours, à la manière d’un vampire dans son cercueil. Il s’est aussi dit que les instruments prenaient vie la nuit tout comme les vampires. Le livret illustré par le bédéiste Christophe Blain rend d’ailleurs à merveille l’ambiance mystérieuse de cette œuvre. Sur ce huitième album réalisé par le Français Thomas Fersen se trouve une touche québécoise, puisque Fred Fortin a contribué à l’arrangement de quelques pièces. Quant au style, la nouvelle chanson côtoie le folk, on trouve même des touches de musique foraine et celtique. Un chant doux et mélodieux porté par une voix rauque se marie aux musiques lentes. Seule la pièce Mathieu touche au registre rock. Les cordes occupent plus de place que sur ses albums précédents et on trouve même de la flûte. On retiendra la romantique Brouillard, l’intrigante Les loups-garous et la rigolote Barbe Bleue (La Barbe bleue, mon canard/Qu’est-ce qu’il y a dans ton placard/Ça sent bizarre?).
3.5/5