Il y a 5 ou 6 ans, on associait le nom du groupe The Dears à celui d’Arcade Fire quand on parlait du dynamisme de la scène musicale montréalaise et des possibilités de conquête des ondes radio mondiales. Au moment où le second remportait le prix Grammy d’album de l’année, le premier lançait l’album qui pourrait bien leur permettre de quitter le statut d’obscur groupe culte pour celui de groupe pop de première classe. La bande menée par le néo-crooner Murray Lightburn a travaillé pour la première fois avec un réalisateur, Tony Hofner (Beck, Radiohead, Belle & Sebastian), et la composition est devenue l’affaire de tout le groupe. En résultent des mélodies plus accrocheuses, des arrangements plus simples et un son plus lourd et chargé que sur les quatre albums précédents. C’est comme si les Dears avaient troqué la subtilité pour l’efficacité. Étonnement, c’est également leur album le plus lourd, le plus heavy. Ici, pas de morceau épique d’une dizaine de minutes, mais toujours le lyrisme romantique qui a fait la renommée des Dears. Les amateurs de rock intelligent et énergique y trouveront leur compte; les fans de longue date resteront un peu sur leur faim, à moins qu’encore une fois le poison des Dears ne fasse que très lentement son effet…
3,75 / 5