En 2006, la Ville d’Amos confiait la gestion du majestueux ancien palais de justice dont elle est propriétaire à un organisme à but non-lucratif, afin qu’il en assure la conservation et la mise en valeur. Depuis lors, les bénévoles de la Corporation de la galerie d’art et du musée historique de l’Abitibi ne chôment pas : le plan d’action de la Corporation s’attarde à trois projets d’envergure qui vont du centre d’interprétation historique à la salle alternative destinée aux arts de la scène, en passant par la réserve muséale régionale.
La vision entourant le centre d’interprétation est ambitieuse. On veut y mettre en valeur l’histoire de la ville d’Amos comme berceau de l’Abitibi, la culture et l’art autochtone, ainsi que l’histoire judiciaire et l’architecture du vieux palais lui-même. Ces thèmes prendront vie à travers trois époques : l’Abitibi d’autrefois, l’Abitibi du début du siècle et l’Abitibi d’aujourd’hui. Pour animer le tout, on pense à une scénographie moderne intégrant la technologie et où la visite pourra être autoguidée, mais qui laisserait également place à l’animation par des personnages théâtraux venant stimuler l’imaginaire des visiteurs.
Le second projet concerne une salle destinée aux arts de la scène (théâtre, concert classique, poésie, slam, chanson). Pouvant contenir une centaine de places, l’endroit offrirait une alternative au Théâtre des Eskers, peu accessible aux micros productions. Si l’ancienne salle d’audience du palais de justice semble à première vue tout indiquée en raison des dimensions et de l’acoustique, certaines contraintes, dont l’accessibilité, amènent le comité chargé du dossier à évaluer aussi d’autres options.
Le troisième projet et non le moindre consiste à doter l’Abitibi d’une réserve muséale régionale. Selon le vice-président de la Corporation, M. Rémi Bélanger, les gens ne savent pas quoi faire de leurs objets anciens ayant une valeur historique ou patrimoniale. « Ces objets sont entassés dans un grenier ou un sous-sol et peu de personnes ont l’occasion de les admirer », déplore-t-il. La réserve régionale permettrait donc de protéger ces artéfacts, mais aussi de les mettre en valeur, que ce soit au sein d’expositions thématiques régionales ou de visites de ce lieu de préservation de la mémoire d’ici. La Ville d’Amos a déjà donné son aval à l’idée de réserve muséale, et la Corporation vient de soumettre le projet au Réseau muséal de l’Abitibi-Témiscamingue. Un intérêt de la part des centres membres offrirait un élan incontestable au projet.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un jalon absolu, le centenaire de la Ville d’Amos en 2014 offre un échéancier mobilisateur pour les bénévoles qui œuvrent au déploiement de ces trois projets. Inutile toutefois d’attendre jusque-là pour visiter ce lieu historique puisqu’on y trouve déjà plusieurs expositions mettant en vedette des artistes de la région, mais également une partie de la collection privée de Jean-Paul Riopelle.