On ne peut parler de l’intégration des arts à l’architecture en Abitibi-Témiscamingue sans parler de Carole Wagner. Artiste à l’allure discrète, elle est pourtant l’une des plus prolifiques et, surtout, une pionnière dans le domaine.
Carole Wagner arrive en Abitibi-Témiscamingue en 1977 avec un baccalauréat en sculpture. Elle dépose son dossier au ministère de la Culture vers 1979, pratiquement au même moment où la politique du 1 % est mise en place. Elle décroche son premier projet en 1981 pour le CLSC de Témiscaming. « Comme je faisais de la sculpture, le chargé de projet de l’époque pensait que j’étais un homme », raconte avec amusement celle qui est d’ailleurs la première femme sculpteure professionnelle à vivre et à pratiquer son art dans la région. Elle est aussi la toute première artiste à réaliser chez nous une œuvre dans le cadre du 1 %.
Depuis, les réalisations se sont multipliées. Certaines de ses œuvres sont sans doute familières à beaucoup d’habitués des lieux culturels : l’œuvre suspendue du Théâtre du cuivre; l’œuvre fontaine suspendue de la bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda;la murale intérieure de la bibliothèque de Rivière-Héva; la murale dans l’entrée de la salle Desjardins de La Sarre; et la murale extérieure du Théâtre du Rift de Ville-Marie, en plus d’une sculpture extérieure au bureau de district du ministère des Transports et d’une œuvre intérieure suspendue à l’école primaire Grand-Boisé de Chelsea, en Outaouais.
Le défi des œuvres extérieures
Ce qui motive l’artiste à travers ces commandes, outre la permanence des œuvres et un contact privilégié avec le grand public, ce sont les possibilités de création. « Plus l’espace est grand, plus c’est excitant. Il n’y a pas de frontière, tout est possible », raconte la sculpteure qui combine l’aluminium, l’acier, l’acrylique et la pierre.
Alors que les œuvres intérieures sont plus faciles à réaliser, les œuvres extérieures sont plus techniques et leurs contraintes encadrent davantage la production. « La création, c’est tellement vaste ! J’adapte ma démarche artistique en fonction des défis », confie l’artiste, qui collabore au besoin avec des gars de shop. « Le soudeur avec qui je travaille en est à son quatrième projet avec le 1 %. Il peut me conseiller pour les devis techniques et les coûts, en plus d’avoir un atelier adéquat. Il met donc à profit des compétences particulières et la collaboration est très bonne », souligne Carole Wagner.
À son avis, l’art et l’architecture, c’est un mariage réussi. « Le fait d’être confronté à des œuvres variées, ça contribue à l’éducation du public, en plus de sensibiliser à l’art les différents intervenants. » Pour l’artiste, le défi est de créer des œuvres dont elle sera fière. Comme le dit Carole Wagner : « Une fois que c’est là, il faut vivre avec ! » Et nous, le public, on aime ça !