Toujours soucieuse de rester connectée à son milieu, l’artiste Joanne Poitras a élaboré l’exposition « L’HERBIER » en s’inspirant du projet Belforêt du comité d’action citoyenne de Belleterre. Joanne Poitras a choisi de présenter son projet du 1er juillet au 7 septembre dans la salle d’exposition du Lieu historique national Fort-Témiscamingue, parce qu’il est situé au cœur du Témiscamingue : « Ça permet ainsi d’offrir un rayonnement à la communauté de Belleterre et de présenter son projet; peut-être que ça donnera envie à certains d’aller visiter ce beau coin de pays ».
En effet, la communauté de Belle- terre à décidé de répertorier sur son territoire les ressources non-ligneuses, afin d’évaluer les potentielles alternatives pour le maintien de son développement local. Joanne Poitras a rencontré la communauté pour s’initier au projet. Du printemps à l’automne 2009, elle a ramassé une dizaine de plantes en boutons pour étudier avec minutie leurs formes et leurs qualités esthétiques. Après les avoir fait sécher, elle les a dessinées en très grand format pour ensuite les reproduire en estampes.
« J’ai décidé de mettre en valeur les boutons des plantes parce que c’est une partie qu’on ne remarque pas souvent. Même dans les livres de botanique, le bouton est rarement représenté; on dessine la graine, les fleurs, mais pas le bouton », explique l’artiste. Le grand format permet ainsi de dévoiler les infimes détails de la plante. En plus de s’intéresser aux traits formels des plantes, Joanne Poitras leur donne une symbolique en les comparant avec les communautés d’ici : « Elles sont toujours présentes sur le territoire et continuent de se construire au quotidien. Le bouton évoque également le bouclier de la fleur qui protège ce qu’elle sera plus tard, tout comme les communautés tentent de préserver leur avenir ».
En plus du comité d’action citoyenne de Belleterre, le projet implique la collaboration de l’atelier Cent Pression de Ville-Marie et de l’atelier Les Milles Feuilles à Rouyn-Noranda. « Ce projet m’a permis de travailler au développement de nouvelles techniques d’estampe avec des nouvelles technologies comme la lithographie sur plaque de polyester. L’impression de très grands formats est encore peu fréquent dans le domaine », explique Joanne Poitras. Le projet a d’ailleurs bénéficié du fonds des Arts et des Lettres de l’Abitibi- Témiscamingue, issu d’une entente entre le CALQ et le Conseil Régional des Élus.