Voici un groupe sur lequel le monde entier a les yeux rivés. Si cette attention peut parfois étouffer, à eux, ça leur donne une liberté de créer. Dès la première écoute de l’album, on a cette impression de légèreté; les pièces s’enchaînent à merveille et pourtant l’intensité y est toujours palpable. On se demande vite « comment font-ils pour nous surprendre encore ? » Ils ne se sont pas contentés de nous refaire un Funeral, qui était pourtant excellent, ils sont allés plus loin encore. Finis, les hymnes rassembleurs typiques du groupe. Cette fois-ci, Arcade Fire ressemble plus à un feu de foyer qu’à un feu de paille : plus mature, mais tout aussi brûlant. L’album est aussi plus pop, ce qui est très appréciable puisqu’on sait qu’il est encore plus difficile d’écrire une bonne chanson pop. Au niveau de la sonorité, on se rapproche plus d’un son studio, si on peut dire ainsi, moins du home made low-fi comme à leurs débuts, avec une présence accrue des Moogs qui doublent les mélodies et donnent une saveur new-wave à leur rock orchestral. Les cordes sont d’ailleurs brillamment arrangées. En somme, The Suburbs n’est rien de moins qu’un petit chef d’œuvre, et peut-être même leur meilleur album, selon certains, à condition de lui laisser le temps et un espace plus vaste qu’un iPod, par exemple.  À noter, entre autres : l’excellente Rococo, avec ses violons enivrants qui rappellent les Talking Heads et la délicieuse Sprawl II (Mountains Beyond Mountains), qui nous transporte comme un discobus à voyager dans le temps. Superbe pochette aussi, très simple, disponible en 8 versions. 


5 / 5


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