Il y a à peine 100 ans, l’Abitibi-Ouest n’était qu’une vaste forêt fréquentée par les peuples autochtones, les coureurs des bois et quelques squatteurs. Si aujourd’hui se déploient une multitude de villages reliés par un complexe réseau de routes et de rangs, on le doit aux colons, bûcherons et fermiers… et à nombre de femmes fortes, courageuses et ingénieuses. Hommage à ces héroïnes de l’ombre.
Imaginez le choc des premières pionnières lors de leur descente du train, vers 1912. Parties à l’aventure, bien souvent en ne sachant pas trop à quoi s’en tenir, elles ont quitté leur confort pour venir s’établir dans un pays de colonisation où tout était à construire. Que de courage, de persévérance et de travail pour développer notre Abitibi!
Le travail quotidien de ces femmes n’était pas de tout repos. Le lavage des vêtements, par exemple, était un travail ardu. Elles devaient aller chercher et faire chauffer l’eau, placer le linge dans une grande cuve et à l’aide une planche à laver, frotter pour nettoyer les vêtements. Ensuite, elles devaient tordre le linge du mieux qu’elles pouvaient. Une fois le linge essoré, elles devaient l’étendre sur des cordes à l’extérieur en été et à l’intérieur en hiver.
Au rythme des saisons
Nos pionnières devaient s’impliquer dans toutes les tâches domestiques; rien n’était laissé au hasard, car c’était une question de survie pour la famille.
Au printemps, elles préparaient le jardin pour la culture des légumes. Il leur fallait entretenir celui-ci pour que les mauvaises herbes ne l’envahissent pas durant l’été; ainsi, souvent avec l’aide des enfants, elles sarclaient le jardin.
L’été, femmes et enfants se mettaient à la cueillette des petits fruits succulents qu’on transformait ensuite en confitures pour l’hiver. Fraises, framboises et bleuets constituaient un bon dessert. Les femmes prenaient une part active à la récolte du foin, raclaient, foulaient le fourrage et aidaient à l’engranger, tout ça pour nourrir les animaux. Elles participaient aussi à la traite des vaches. Elles versaient le lait dans une centrifugeuse qui le séparait de la crème. On en conservait une petite partie et le reste était vendu.
Au début de l’automne, elles préparaient les enfants pour le retour en classe, tout en s’occupant de la récolte du jardin pour l’hiver. Les légumes étaient conservés dans la cave, dans des carrés de sable pour les garder au frais.
Tard l’automne, quand les hommes faisaient boucherie, ce sont les femmes qui devaient préparer la viande pour l’entreposage hivernal. N’ayant pas de réfrigérateur ni de congélateur, on se devait d’avoir une glacière pour conserver la viande au froid et à l’abri des animaux sauvages tout l’hiver.
Pendant la saison froide, nos pionnières ne perdaient pas de temps : elles cousaient, reprisaient, tissaient et bien souvent, elles attendaient un nouvel enfant. La famille s’agrandissait à chaque année d’un nouveau membre. Le repos, pour ces femmes, était de courte durée.
Merci à nos pionnières pour leur dévouement!
Juin 2010