Arrivée en Abitibi-Témiscamingue avec rien d’autre en main qu’un emploi, des valises et une petite chambre d’amis au sous-sol (pour dépanner!!)… Ça remet les pendules à l’heure et brutalement, la solitude pèse de tout son poids… 

Sans repères (à  part le GPS), sans amis, tout est à bâtir… Un nouveau mode de vie auquel il faut s’adapter, un réseau social à développer et une nouvelle fonction à laquelle il faudra être à la hauteur. C’est motivée, à la fois naïve (peut-être) et la tête pleine d’illusions et de préjugés (faut le dire!) que j’ai décidé en 3 jours de sauter dans le train (ben, dans ma voiture) et de partir à l’aventure… J’ai décidé de brasser le bocal de ma vie, sans savoir ni comment ni où la neige allait tomber. 

Je connaissais bien peu de choses de l’Abitibi avant d’y venir… Je savais qu’il y avait de la forêt en masse, mais bien moins qu’avant (merci à Richard Desjardins), des mines (cours de géographie secondaire 1), de la pêche, de la chasse, des autochtones (re-merci à Richard Desjardins), de la neige, quelques festivals ici et là… mais sans plus. Je savais aussi qu’il y avait le téléphone et Internet, quelques banques, une épicerie (au moins une?) des dépanneurs, quelques restos, un campus universitaire, mais sans plus… 

Idées préconçues
Avant d’arriver ici par la porte de Val-d’Or, je n’imaginais pas à quel point c’était urbanisé, moderne… Et qu’il s’en passait des choses! Donc détrompez- vous, il y a ici toutes les commodités d’un Montréal, Québec ou Gatineau, mais juste à plus petite échelle… Et même là, peut-être juste à certains égards. Mais je cherche encore…

Tu veux une banque? La tienne est là! Même la CIBC! Tu veux une pharmacie? Chez Jean Coutu tu te trouveras des amis. Tu n’aimes pas celui du coin? Va plus loin, il y a un autre! Tu veux manger? Toutes les grandes chaînes de restauration sont représentées : Burger King, McDo, Subway, St-Hub, Pacini… De l’essence? Petro et Shell sont là en cas de panne! Sinon pour magasiner, idem! Oui c’est vrai, sur la 3e Avenue tu fais le saut quand tu vois le méga-giga Tigre Géant de son affiche jaune vêtu! Mais il n’y a pas que ça! Hart, Zellers, Walmart, Reitmans, Le Château, Sports Experts… Sérieux, c’est possible de trouver de quoi s’habiller et se meubler, vraiment facilement et avec goût! Et ça c’est sans compter les petits commerçants qui ont pignon sur l’artère principale. Des libraires, des boutiques d’articles de décoration, une papeterie, un disquaire, un tatoueur, des salons de bronzage, un salon d’esthétique et de beauté, des coiffeurs en tous genres… Et pas un mais deux centres d’achats! Sinon il y a IGA, Loblaws, Maxi et même un gigantesque (quant à moi beaucoup trop gros) Super C et une énorme SAQ…

Vraiment, pour ceux qui se font l’image d’un
magasin général et d’une vieille dame derrière son petit comptoir Sears où l’on commande tout par catalogue, vous êtes dans les patates! 

Non c’est vrai, côté variété, il n’y a pas nécessairement l’embarras du choix, mais les gens ici sont loin d’être dépourvus! Je me sens un peu nunuche même aujourd’hui d’avoir imaginé Val-d’Or beaucoup plus petit et moins développé… Morale de cette histoire, il faut sortir de notre bulle. Faire des road trips ici et là, au quatre coins du Québec pour voir ce qu’il en est. Hey, Montréalais qui ne connaissez pas autre chose que Laval, Tremblant ou Longueuil, c’est à vous que je parle… « Les régions » est un terme large auquel il faut apporter des nuances!!!! Il y a des villes, des villages, des rangs… 

L’ignorance fait que parfois, on se fait de drôles d’idées par rapport à certaines choses. Une vision erronée… Des préjugés… 
 
Chaleur
Et ça, c’est sans compter l’accueil des plus chaleureux des gens que j’ai croisés jusqu’à présent sur ma route abitibienne. Chacun propose son aide et son soutien en cas de besoin. Un sourire par-ci, une poignée de main par-là. Pas question de te laisser en retrait comme une brebis égarée. Comme une façon de te dire: «Bienvenue dans ton nouveau chez-toi, on va s’assurer que tu t’y sens à ton aise.»

Mais les médias…
Par contre, j’ai eu un choc en arrivant en Abitibi et on ne me l’avait pas dit!? Le journal local sort une fois par semaine! Quoi? Sinon La Presse. La joyeuse Presse, de tous ses cahiers colorés d’idées, de contenu et de saveur… Eh bien il me faut l’attendre au moment du lunch… À Val-d’Or, pas l’ombre d’une juteuse et magnifique Presse ruisselante avant MIDI!!! Il y a Cyberpresse… Mais mon contact papier alors? Mes bouts de doigts un peu noirs… J’oubliais ma stupéfaction, quand j’ai découvert que le même bulletin de nouvelles passait à Radio-Can, TVA et V Télé… ???


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