Mars, mois des Rendez-vous de la francophonie, ça vous dit quelque chose ? Générateurs d’événements, ces rendez-vous francophones attirent-ils vraiment les personnes ciblées par les organisateurs ? Les gens sont-ils vraiment à l’affût de ce type d’événements où le fait francophone se présente au cœur des préoccupations ? À ces questions, je réponds : Ô que non !

Au programme des Rendez-vous de la francophonie était prévue la projection de trois films de l’ONF au théâtre de poche de la Maison de la culture de La Sarre. Elle n’a pas eu lieu puisqu’à 19 h 10, la salle était toujours vide ! Pour nous consoler, le technicien et moi avons regardé le premier de ces trois films : Vive la rose, du cinéaste terre-neuvien Bruce Alcock. Un vrai bijou de poésie en 6 minutes ! « Dans cette spectaculaire animation tournée en pleine nature », annonce la documentation jointe au film, « (…) hameçons, coquillages, galets, etc., donnent au film une matérialité peu commune, en accord avec la voix rugueuse et la langue singulière d’Émile Benoit. » Technique : dessin et animation image par image tournée à l’extérieur. Dommage pour la foule d’absents ! Ils ont raté quelque chose !

Que dire maintenant des deux autres films, qui auraient sans doute titillé la fibre nationaliste des Québécois pure laine ? Disons qu’ils nous montrent que le fait français en Amérique persiste en dehors de notre province avec plus de ferveur que jamais, malgré le malaise identitaire de la nation canadienne-française hors-Québec.

Oui, il y a lieu de se questionner sur la pertinence d’offrir de la diversité, des possibilités d’échange sur des questions politiques d’actualité, quand on voit le résultat! L’offre culturelle existe, elle est réelle mais elle ne rejoint pas toujours son monde et ce serait trop facile, pour l’expliquer, d’invoquer le fait qu’on n’est pas une ville collégiale ou universitaire…

Nous avons eu beau placarder notre publicité en ville et à l’interne, où passent nombre de consommateurs de culture, passer l’information aux médias, inviter par courriel nos collègues et amis; tout porte à croire que la proposition n’intéressait personne… Et pourtant ! À suivre !


Auteur/trice

Chroniqueuse autodidacte pour L'Indice bohémien et pour le Journal Le Pont de Palmarolle. Les sujets couverts touchent, entre autres, l'actualité, la lecture, le jardinage, le végétarisme, l'interprétation de l'objet patrimonial, les arts visuels, le portrait, l'amour de la nature et de la culture. Prix de l'AMECQ 2019 pour la meilleure chronique Notre région a cent ans.