Si la carrière de la designer Édith Brisebois semble la vouer au plus brillant avenir, c’est à partir de Val-d’Or qu’elle s’envolera. Celle qui a roulé sa bosse de Montréal à la Chine en passant par l’univers du Cirque du Soleil a choisi de revenir s’installer en région pour produire ses vêtements et bijoux faits de fourrure recyclée et de textures diverses.
Partie pour étudier les arts plastiques, la jeune artiste s’est toujours un peu méfiée de la mode, craignant d’être prisonnière des tendances et de certains styles imposés par l’industrie. Suivant son chemin en terre montréalaise, Édith a étudié en joaillerie et en design de mode (spécialité fourrure) au Collège Marie-Victorin : « Je suis une fille de création, mais assez lucide pour avoir également complété un cours en gestion de la production du vêtement. Ce fut tellement une bonne décision, j’y ai appris plein d’éléments pratiques, mais surtout à épurer mon style et être plus productive », explique la jeune artiste enthousiaste.
Les rêves font place aux projets
Lorsqu’elle a quitté Val-d’Or, il y a quelques années, Édith Brisebois s’était fait une promesse : « Je ne reviendrai pas en région tant que je n’aurai pas travaillé pour le Cirque du Soleil. » Tant mieux pour nous (ou pour elle!), cela s’est produit à un stade plutôt embryonnaire de sa carrière, ce qui témoigne de son talent.
Alors qu’elle travaillait dans un atelier de cuir dans le village gai, Édith a été la première surprise de devoir quitter cet emploi pour réaliser son rêve : travailler pour la bande aux chapiteaux jaunes et bleus. « J’étais sous le choc de me retrouver dans l’unité des événements spéciaux et des cimetières des costumes! » Cette consécration rapide fut l’occasion d’être l’assistante du costumier en chef et d’habiller les 250 artistes du spectacle spécial du 400e de Québec. Ce contrat inespéré l’amena également à travailler à la conception de vêtements pour l’anniversaire de Tommy Hilfiger. « Ce fut tellement enrichissant… malgré les 16 heures de couture que nous devions effectuer par jour! »
Comme la fourrure perd automatiquement ses lettres de noblesse dès le printemps, la designer souhaite développer d’autres créneaux comme des robes d’été, des ceintures réversibles, des bijoux, etc. « Je souhaite également développer une ligne pour les tailles plus. Ça manque en région. Qui a dit que les femmes pulpeuses ne peuvent pas être coquettes et fashion? » s’exclame celle qui donne une deuxième vie aux textiles.
Par ailleurs, son retour en région lui offre une ambiance de création stimulante : « Être en région, ça va tellement plus vite! À Montréal, je dois avouer qu’on se sent comme une goutte d’eau dans l’océan, alors qu’ici, je me sens comme un maillon de la chaîne. » Sa vision parfaite du futur? « Avoir une belle boutique vitrée, une équipe de production l’fun et harmonieuse, un bel endroit créatif en région, mais plus particulièrement… à Val-d’Or! »
Pour dénicher ses créations, écrivez-lui à : inedith@live.fr