Je l’avoue, À ceux qui m’aiment est le premier album de Réal V. Benoit que j’ai eu l’occasion d’écouter au complet… et c’est un peu déroutant comme expérience. On se demande parfois si ce n’est pas Normand L’Amour, le prolifique et étrange auteur-compositeur-interprète, qui a pris le contrôle de notre système de son. Puis en écoutant attentivement, on comprend qu’il y du travail derrière ces chansons simples et honnêtes, et un talent certain. Certes, la voix du Mineur chantant n’est pas celle de Sylvain Cossette (ce qui finalement, est une qualité), et l’instrumentation sonne un peu artificielle parfois; en revanche, Réal V. Benoit assume ce qu’il chante – il dit d’ailleurs, sur la chanson titre, il ne me déplaît pas de déplaire – et les arrangements de Claude R. Knight sont remplis de trouvailles et de surprises, allant de chœurs judicieux à des sax bien graves et gras. Les textes sont parfois maladroits (comme dans Pauvres pauvres : « Pourtant les pauvres eux aussi sauraient bien conduire de grosses voitures/Ainsi qu’facilement profiter de bon temps s’ils vivaient entourés de luxure ») mais ils sont aussi francs et directs, et font montre d’une belle conscience sociale tout en abordant des thèmes typiques de chez nous. Bref, j’aime Réal V. Benoit. Enfin, je crois.

3.5/5


Auteur/trice