Selon les magazines de décoration intérieure, les tendances changent à chaque saison, comme dans le domaine de la mode vestimentaire. Renouveler sans cesse le mobilier et la déco chez soi a pourtant un impact environnemental plus important que d’ajouter un morceau à sa garde-robe. Voici quelques trucs pour adopter une vision verte de la décoration.
La première règle est la réduction : il importe de s’en tenir à l’essentiel et de rechercher une certaine pérennité. Des meubles classiques, en matériaux nobles, risquent moins de passer de mode et s’agenceront à presque tout nouveau décor. La qualité de fabrication s’avère aussi un critère. Cela peut se traduire par un coût d’achat plus élevé, mais la vie utile de l’objet s’en trouvera allongée, évitant ainsi des déchets. Équipé d’éléments de base durables, on peut rafraîchir une pièce en ne jouant que sur les couleurs et accessoires. Ces derniers peuvent d’ailleurs simplement être déplacés ou modifiés pour convenir.
Mirages à 1$
Si les participants aux émissions de décoration se réjouissent de démontrer que leurs dépenses respectent le budget, nous aussi recherchons naturellement le sentiment de fierté suscité par le « méchant bon deal », trop souvent en ne considérant pas d’emblée le volet environnemental. Exemple de tentation déco : au magasin à 1$, un pot en verre, de petites pierres polies et des branches de bambou colorées créeront un centre de table tendance à 3$ et quelques sous. Une aubaine!
L’enthousiasme s’estompe en considérant que ces items ont parcouru des milliers de kilomètres, de la Chine jusqu’ici, générant des gaz à effet de serre, et qu’ils ont été emballés dans du plastique et du carton qui se retrouvent immédiatement aux rejets. Pourtant, un bord de lac près de chez nous aurait pu fournir les pierres polies; la forêt, les branches; un restant de peinture, la couleur; le bac de recyclage, le pot en verre. Bilan : zéro dollar et zéro impact, une réelle aubaine.
Après la réduction vient la réutilisation. Votre MRC ou votre municipalité peuvent vous fournir une liste des organismes qui récupèrent et revendent des meubles et objets usagés près de chez vous. Les déchets des uns peuvent devenir les trésors des autres grâce à ces initiatives, et ce, à très bas prix. Internet est une autre porte d’accès à l’usagé : abitibi.kijiji.ca, webabitibi.com et les petites annonces de Cablevision sont des ressources Web populaires.
Réutiliser ne signifie pas nécessairement se contraindre à accepter la table en mélamine rose de notre tante pour faire taire notre conscience écolo. C’est surtout d’utiliser sa créativité ou, à défaut d’en avoir, de solliciter celle de son entourage. De plus en plus de designers récupèrent de vieux objets pour en faire des neufs, plus attrayants. L’inspiration peut provenir de magazines, d’Internet ou de votre tête; il ne manque ensuite que quelques talents de bricolage.
Si la motivation vous manque, faire appel à un professionnel pour métamorphoser un meuble s’avère souvent moins dispendieux que d’acheter du neuf. Vous obtenez en prime un objet unique et la satisfaction d’avoir posé un geste vert.