Bâtir un succès comme le Paradis du Nord, à La Sarre, demande beaucoup de temps et surtout, l’investissement de personnes passionnées qui croient en leur projet. Voici le portrait d’un artisan majeur dans la concrétisation de ce projet, Daniel Morin.
Directeur général et metteur en scène de la Troupe À Cœur ouvert, l’artiste originaire de Normétal a connu le monde du théâtre à l’âge de 11 ans. « C’est à 14 ans que j’ai joué dans ma première pièce, Sonnez les matines, de Félix Leclerc, avec le Théâtre de la Slam, à Normétal », raconte M. Morin, qui est maintenant un artiste professionnel reconnu par l’Union des artistes.
S’ouvrir le cœur
C’est en 1990 qu’il fait ses débuts avec la Troupe À Cœur ouvert. « C’est là qu’on a fait notre premier théâtre d’été, se rappelle-t-il. Le bassin de comédiens disponibles était plus restreint, mais tous ceux qui jouaient étaient très allumés et ce, pour plusieurs représentations. En plus, il y avait un public fidèle qui nous suivait. Nous nous sommes aussi aperçus que grâce à un circuit de théâtres d’été, nous avions un public de partout en région qui assistait à nos représentations. »
En 1991, par l’entremise de la Troupe À Cœur ouvert, il signe sa première mise en scène avec la pièce Avec l’hiver qui s’en vient. « J’adore la mise en scène, ça permet d’aller plus loin, de décortiquer les personnages pour leur donner vie, de rendre le texte différemment de ce que l’auteur a pu penser au départ pour ajouter de la couleur aux personages et à la pièce. »
Plus tard dans la décennie, en 1998, Daniel Morin relève un gros défi avec les bénévoles de la Troupe À Coeur ouvert : monter la pièce Demain matin, Montréal m’attend, de Michel Tremblay. « Ça a super bien fonctionné, nous avons même fait une tournée régionale l’année suivante. Nous avons été chercher davantage de notoriété et un plus large public. »
Spectacle à grand déploiement
C’est alors que commence le rêve de créer un spectacle historique de grande envergure, monté avec tout le potentiel artistique régional. En 2000, une subvention est accordée à la Troupe À Cœur ouvert pour réaliser une étude de marché qui fut concluante. Après 4 ans de travail acharné de plusieurs, Le Paradis du Nord voit le jour en 2004-2005. « Le plus grand défi fut que tout s’attache : financement, création de tous les aspects du spectacle, faire la mise en scène, etc. Il y a de nombreux bénévoles qui ont grandement contribué à la réalisation de ce rêve », affirme M. Morin.
À ce jour, le Paradis du Nord, (au cours de sa 6e édition), a attiré plus de 60 000 spectateurs, dont 44% viennent de l’extérieur de la région!
Aujourd’hui, en plus du Paradis du Nord, Daniel Morin travaille sur un autre projet de la Troupe À Cœur ouvert, soit une École des arts et de la scène, qui anime le milieu (70 élèves à la session hiver 2010) avec des cours de danse, de théâtre et de comédie musicale. Un projet qui ne l’empêche pas de vouloir en développer d’autres, comme de nouvelles productions de théâtre ou, via l’École d’arts, un avec des enfants.