Du 28 mars au 9 mai prochain, le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda présente La quête – histoire d’équilibre, résultat du travail en peinture de l’artiste multidisciplinaire Karine Hébert.
Comme son titre l’indique, le projet questionne cet état précaire qu’est l’équilibre quand l’être humain est au centre de bouleversements et de pressions diverses qui lui font perdre la stabilité et le sentiment de plénitude. Forces matérielles ou psychiques, l’être humain doit constamment répondre à ces influences, s’adapter, se moduler, et l’artiste cherche à comprendre comment il est possible de conserver l’harmonie sans se perdre dans le parcours exigeant de l’existence.
L’exposition compte une vingtaine d’œuvres réalisées au bâton à l’huile sur panneau de fibre de pin. La palette de l’artiste explore les rouges et les noirs à travers un travail tactile très sensuel, le rouge évoquant le vivant, l’organique, la passion et la destruction, ayant une charge émotive très forte. Le noir quant à lui rappelle la chute, le déséquilibre, l’introspection, mais aussi un certain clair-obscur qui n’est pas sans donner une touche dramatique très soutenue.
Depuis ses débuts, il y a dans l’œuvre de Karine Hébert une préoccupation féministe. Dans la performance, l’art visuel et l’installation, elle utilise des éléments visuels et des objets typiques à l’univers féminin (rouge à lèvre, corsets, chaussures à talons hauts, bas de nylons), tout en questionnant les contraintes auxquelles les femmes sont soumises à travers les codes de beauté et de séduction. Aujourd’hui, elle s’éloigne peut-être de ses préoccupations sociales du début, mais il n’en reste pas moins que cette quête d’équilibre dans la vie quotidienne est le plus souvent celle des femmes, qui cherchent à allier travail, enfants et activités quotidiennes tout en performant. Quand on fait déjà tout ça et qu’on est en plus une artiste, ça fait trois métiers, il n’est donc pas surprenant que Karine Hébert se questionne sur la notion d’équilibre…
L’artiste présentait d’ailleurs en février dernier à L’Écart, lieu d’art actuel, une exposition intitulée Samsara, série d’explorations physiques et plastiques sur les limites. Résultant d’une résidence en duo avec Sylvie Richard, chorégraphe-interprète, leur travail questionnait, à travers la danse et l’art visuel, la notion de limite, ce qui a sans aucun doute nourri les réflexions de l’une et l’autre, la notion de limite étant souvent indissociable, dans le quotidien, de celle d’équilibre.