L’album commence en force avec Couleurs, sur laquelle j’ai eu le kick dès la première écoute, en 2008, lorsque Naïve soumettait sa candidature au FRIMAT (qu’il allait gagner quelques mois plus tard). Une pièce au son pop-rock, rafraîchissant et très accrocheur. Je retrouve peu, dans la suite d’Aryhtmie, premier disque de Naïve, cette saveur pop qui m’avait séduit au départ. Sans toutefois devenir insipide, le produit est d’un rock tellement liché que je confonds certaines pièces après plusieurs écoutes. Il faut préciser que Stéphane Dussault, bassiste Respectable d’un groupe populaire, signe la réalisation et le mixage d‘Arythmie et que celui-ci, après lecture des crédits, semble avoir mis sa touche sur toutes les musiques. Naïve aurait peut-être eu avantage à y mettre plus de caractère, quitte à commettre quelques erreurs de débutant. C’est mon impression. Avec la voix de Laurent Choinière, la fougue de ses membres et le professionnalisme de sa démarche, le quatuor possède d’excellents ingrédients. Ne manquent qu’une épice et le bon temps de cuisson. Si Naïve espérait inventer quelque chose ou marquer l’histoire de la musique, il faudra se reprendre sur une prochaine œuvre. Par contre, si on espérait une entrée remarquée, un succès rapide et un produit digne des grandes radios commerciales, c’est mission accomplie. Jugez-en par vous-mêmes : Naïve est déjà en rotation sur les grandes stations de radio. Ce n’est pas un hasard : les membres du groupe prennent très au sérieux leur destinée et cette précoce réussite est amplement méritée. Ceci dit, Naïve offre un album honnête et démontre une maturité remarquable. De mon côté, j’aurais quand même espéré un peu plus de Couleurs !
3/5