De tout temps, les femmes se sont investies dans l’action communautaire. De nombreux mouvements voient le jour dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, comme partout ailleurs au Québec. Il va de soi que la plupart de ces groupes ont une nature religieuse. Les Dames de Sainte-Anne, dont les origines sont canadiennes-françaises, est l’un de ces groupes. Il est composé de mères de familles catholiques qui se regroupent par paroisse dans le but d’amasser des fonds pour soutenir la paroisse ou d’autres œuvres caritatives pour le bien de leur communauté.

À Val-d’Or, dans les années 1950, il y avait un groupe rattaché à la paroisse Saint-Sauveur et un à la paroisse Notre-Dame-de-Fatima. Il y avait aussi un groupe à Sullivan, associé à la paroisse Saint-Bernard. Ceux-ci organisaient principalement des parties de cartes pour amasser des fonds servant à la prospérité de leur paroisse, mais aussi à l’Œuvre des terrains de jeux (OTJ) pour les enfants et à l’Œuvre des Vocations (aide spirituelle et financière à des séminaristes). D’autres types d’activités de financement étaient organisés comme des Tag-Day ou la vente de vêtements usagés. En plus d’assister à des assemblées et des activités de financement, les femmes membres pouvaient participer à des pèlerinages à Sainte-Anne, la mère de la Vierge-Marie. En Abitibi, le lieu de pèlerinage qui lui est consacré était l’église de Sainte-Anne de Roquemaure. Naturellement, on se rendait aussi à Sainte-Anne-de-Beaupré, principal lieu de dévotion de Sainte-Anne au Québec.

Progressivement, les Dames de Sainte-Anne laisseront leur place à un nouveau mouvement, le Mouvement des femmes chrétiennes. Il a été créé en 1962 pour moderniser le précédent groupe. C’est à la demande des évêques canadiens que ce groupe est formé pour que ses membres « soient l’élite qui transforme le milieu par la prière, le témoignage de vie et l’action directe », selon les dires de Mgr Lionel Audet. On adopte une méthode de travail rationnel basé sur le « voir – juger – agir » pour diriger les actions du groupe. Officiellement, c’est en 1966 que leur nom est adopté.

Le Mouvement des femmes chrétiennes (MFC) s’appuie sur la devise « Servir la famille, le milieu social et la communauté de foi » dont les actions du groupe démontrent bien l’application. Les membres de ce mouvement travaillent principalement à contribuer aux besoins de leur communauté. Ainsi, dans la région valdorienne, diverses activités sont organisées pour favoriser le bien-être des plus démunis (souvent au profit du Service d’entraide familiale). Il semble que la principale activité de financement ait été la vente de pâtisseries « maison » dans les années 1960, 1970 et 1980. Le MFC est soutenu par des femmes désireuses de redonner à leur communauté. Ce travail souvent accompli dans l’ombre est nécessaire pour maintenir une bonne cohésion sociale. Les groupes de femmes contribuent au bien-être de tous et leurs actions sont importantes et essentielles.