À la fin de cette année, les dernières sœurs de l’Assomption de la Sainte Vierge (SASV) auront quitté définitivement la région en laissant leur résidence amossoise.

En 1906, des religieuses de cette communauté s’installent à Saint-Bruno-de-Guigues. Dix ans plus tard, en septembre 1916, quatre autres religieuses s’établissent à Amos. Elles répondent à l’appel du curé Dudemaine qui cherche une communauté d’enseignantes pour prendre en charge une école dans sa jeune paroisse. En effet, un édifice dont la construction vient tout juste de s’achever ouvre ses portes en octobre avec 155 enfants inscrits.

Éducatrices, mais aussi musiciennes, les religieuses d’Amos apportent un piano, installé dès le 21 octobre 1916. D’autres instruments s’ajoutent au cours des années : la flûte à bec, l’orgue, la guitare classique, le violon et bien d’autres. Des cours de chant sont aussi offerts. C’est ainsi que commence, dans les années 1910-1920, une longue tradition qui a contribué à former plusieurs générations de musiciens. Cette première école est la proie des flammes en décembre 1918 et un nouveau couvent est construit en 1921. Ce sera l’école Sainte-Thérèse, démolie en 1962.

En 1940, l’ouverture de l’École normale vient combler un besoin criant en ce qui a trait à la formation d’enseignantes. Des jeunes filles de toute la région fréquenteront cette institution à laquelle sont rattachés le Pensionnat Sainte-Marie et l’École ménagère. Toutes les élèves peuvent bénéficier de cours de dessin et de chant. Des cours privés seront aussi offerts.

L’héritage culturel laissé par ces femmes est important. La musique a été la matière la plus choyée. Des générations d’élèves ont développé leur talent et certains ont formé à leur tour des musiciens et des enseignants de premier ordre. Pour rendre hommage au travail de ces religieuses, la Commission des arts et de la culture de la Ville d’Amos a créé en 1988 un prix qui porte le nom de l’une d’elles. Il s’agit du Prix reconnaissance Thérèse-Pagé, remis chaque année à une personne ayant œuvré dans le milieu culturel de la MRC d’Abitibi.

À côté de la musique, on retrouve, dès 1941, un studio de dessin dirigé par sœur Judith Proulx. Artiste reconnue, sœur Gertrude Crête prend la relève dans les années 1950 et jusqu’en 1975. À ses débuts, elle est responsable de tout l’enseignement des arts, du primaire au cours classique. Dans les années 1970, une autre artiste professionnelle de talent, sœur Marguerite Dupré, est appréciée du grand public pour ses émaux sur cuivre et ses peintures. Elle donne aussi des cours de vitrail. Une autre enseignante, Thérèse Gaulin, se consacre à la photographie et à l’aquarelle.

Les SASV ont prodigué leurs connaissances avec rigueur et dévouement. Leurs élèves, devenus professionnels ou amateurs passionnés, ont transmis à leur tour ce savoir avec enthousiasme.


Auteur/trice