À La Sarre, le Centre de formation général Le Retour s’est donné comme objectif de mettre l’alimentation à l’avantplan, tant pour ses élèves que pour toute la communauté.

  

TRAVAILLER SUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE  

 

Passionnée d’agriculture, Sylvie-Claude Côté est conseillère pédagogique à l’école le Retour. Lorsqu’on l’interroge sur la raison d’être de projets sur l’alimentation dans une école « pour adultes », elle explique qu’engager des réflexions et des actions sur la sécurité alimentaire était nécessaire: « Ça fait partie des valeurs du centre le Retour depuis longtemps. On a une clientèle vulnérable et en s’assurant que nos élèves n’ont pas le ventre vide, on sait qu’ils ont plus de chance d’être disposés à l’apprentissage. » Orelle explique que si, depuis longtemps, des organismes travaillent à combattre l’insécurité alimentaire (par des banques alimentaires notamment), le concept de sécurité alimentaire a une portée bien plus large : « La sécurité alimentaire, ce n’est pas seulement s’assurer que tout le monde mange, mais également donner accès à une alimentation de qualité à tous et toutes. » Pour Sylvie-Claude, il s’agit également de reconstruire nos connaissances sur l’alimentation : « Depuis les années 1970-1980 les gens se sont peu à peu déconnectédes sources de leur alimentation. On a délaissé le jardinage à mesure que les produits sur les rayons d’épicerie se sont diversifiés. La facilité de l’alimentation surgelée, du fastfood et des produits transformés a fait son œuvre, à un point où plusieurs personnes ne savent plus quoi faire avec une courgette ou un navet. » C’est donc pour renverser cette vapeur que la direction a donné le feu vert à plusieurs projets en alimentation, dont Vers une communauté enracinée

 

VERS UNE COMMUNAUTÉ ENRACINÉE 

 

En 2015, le centre le Retour s’est doté d’un jardin communautaire. Le développement et l’amélioration de celui-ci sont un des objectifs du projet Vers une communauté enracinée. Pour Sylvie-Claude, ce projet est venu agir comme un catalyseur pour amener la clientèle étudiante et la communauté à être proactifs dans leur rapport à l’alimentation, et ce, du jardin à l’assiette. Il s’est ensuivi suivi des conférences, des corvées communautaires, des développements d’infrastructures, des cours de cuisine pour amener des étudiantes et étudiants et la communauté à reprendre confiance dans leur capacité à agir sur leur alimentation et donc sur leur qualité de vie. Aujourd’hui, c’est presque la totalité des planches du jardin qui sont cultivées par la quarantaine de jardinières et jardiniers qui ont, par ailleurs, été invités à donner leur surplus de récolte à des organismes de La Sarre afin que les denrées soient redistribuées. Sylvie-Claude explique que des projets avec des élèves du primaire sont en cours et que déjà, des classes sont venues assister à des ateliers pédagogiques. « Récolter une carotte ou manger un haricot bourgogne pour la première fois anime les enfants. » Pour elle, cette petite réussite constitue l’essence du projet : donner la piqure du jardinage et transmettre des valeurs de saine alimentation à la population, entre autres par l’entremise des enfants.  


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