Les amateurs d’art contemporain se réjouiront de la réouverture des centres d’expositions de la région. À Amos notamment, plusieurs expositions mettant en vedette des artistes de la région se dérouleront pendant la saison estivale.

Au Centre d’exposition d’Amos, l’exposition Hors sentiers, présentée par la Société des arts Harricana (SAH) accueille les œuvres de 18 artistes de la MRC d’Abitibi jusqu’au 18 août. Le thème Hors sentiers est une invitation à sortir de leur zone de confort en changeant de discipline artistique, de technique, etc. Il y a plus de vingt ans maintenant que le Centre d’exposition accorde une période d’exposition à la SAH. La présence récurrente de plusieurs artistes, année après année, permet au public de suivre l’évolution de leur démarche artistique, souligne Marianne Trudel, directrice du Centre d’exposition.

Pour sa part, l’exposition Sous la surface, de Dave Gagnon, sera présentée du 7 au 29 août. Dave Gagnon, qui a grandi à Dubuisson et est diplômé en arts visuels du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, a aussi fait des études en cinéma d’animation 3D à l’École des arts numériques, de l’animation et du design. Depuis 17 ans, il travaille professionnellement dans le domaine du cinéma d’effets spéciaux.

« Mon approche se caractérise par la place prépondérante qu’occupe l’être humain au sein même de l’œuvre. Grâce à divers médiums, je crée des espaces en étroite relation avec le spectateur où la perception de sa propre identité existe souvent sur des plans distincts, mais consécutifs donnant lieu à des œuvres où les jeux de correspondances visuelles, sonores et interactives sont mis de l’avant », explique-t-il. Sous la surface s’inscrit dans cette continuité. L’installation interactive, qui comprendra quarante écrans disposés au sol interroge le rapport de l’humain avec les mondes réel et numérique. Les visiteurs seront invités à se rendre sur un site Web associé à l’exposition et à y effectuer des actions qui auront un impact direct sur l’installation par l’apparition de signaux sonores représentant les clics des internautes, leur permettant ainsi de percevoir concrètement les effets de leur navigation sur le Web. Inversement, les actions des gens dans la salle auront un impact sur le site Web. Une imprimante matricielle imprimera aussi en temps réel l’activité des visiteurs.

« L’œuvre questionne la relation […] de l’individu à la technologie, en transposant de façon poétique les notions d’acquisition du savoir, d’obsolescence, de progrès, et d’archivage. Elle aborde ainsi des enjeux fondamentaux de l’époque actuelle qui amènent le spectateur de tout horizon à un questionnement universel orienté sur sa propre perception du rapport à autrui dans le contexte numérique actuel », précise Dave Gagnon. Pour Marianne Trudel, il s’agit d’une belle occasion d’intégrer les arts numériques à la programmation du Centre d’exposition et de contribuer à une sensibilisation de la population aux nouvelles technologies.

Il sera aussi possible de visiter l’exposition L’Arche de Noé, de feu Claude Lafortune jusqu’au 22 août, ainsi que les installations Diluvio et Pipeline, de Myriam Lambert, jusqu’au 1er août.

Au Vieux-Palais, on présentera tout l’été une exposition en collaboration avec la galerie d’art contemporain Rock Lamothe de Rouyn-Noranda. C’est la troisième année que cette association a lieu, toujours avec des artistes différents de la galerie, tous des professionnels de la région liés par leur style contemporain et leur démarche singulière. Sept d’entre eux seront représentés cet été, dont Martine Savard et Virginia Pésémapéo Bordeleau. Habituellement, cette collaboration avec Rock Lamothe s’inscrit dans le cadre de l’événement annuel Vins et toiles, où chaque œuvre est associée à la dégustation d’un vin. La soirée qui devait se dérouler le 13 mars dernier ayant été annulée en raison de l’émergence de la COVID-19 au pays, les visiteurs pourront tout de même admirer les toiles et s’amuser à imaginer l’accord parfait jusqu’au 1er septembre.


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