Début janvier : le commandant en chef de l’armée américaine fait exécuter un haut gradé iranien en Irak. Ainsi commencent les années 20… L’anxiété m’habite quelques jours, puis je me calme, je prends du recul, je réfléchis et je fais des calculs.

D’abord, la guerre, comme me l’a confié il y a longtemps un soldat sandiniste, c’est de la peine, du sang et la mort (« pena, sangre y muerte »). Rien d’autre. C’est là que s’amorce ma réflexion.

Selon l’Institut de recherche international pour la paix de Stockholm[1], les dépenses militaires dans le monde ont atteint les 1 800 G$ de dollars en 2018. Or, d’après l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture (FAO), éliminer la faim en 15 ans dans le monde couterait 267 G$[2]. Ce dernier chiffre datant de 2015, disons 300 G$.

En bref, des ingénieurs, parmi les plus brillants, planchent pour fabriquer des armes aussi mortelles que sophistiquées. Des ouvriers les construisent et des militaires sont mobilisés pour les mettre en opération. Tout cela alors qu’ils pourraient servir à éradiquer la faim. Nourrir le monde au lieu de nourrir la guerre avec à peine le sixième du budget militaire mondial. Dans cette lancée, nous pourrions aussi construire des hôpitaux, des écoles et des logements pour tout le monde.

Que faire du budget restant? L’Australie brûle tandis que quatre des cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées[3]. La réponse est claire : réduire nos émissions de gaz à effet de serre en mettant à profit les dizaines de milliers de personnes et les centaines de milliards servant la course aux armements.

Enfant, ma grand-mère Jeanne disait, pour encourager nos efforts : « Donne un petit coup de cœur ». Dans la prochaine décennie, on va avoir besoin de milliards de coups de cœur!

C’est utopique vous croyez? Ça l’est moins que présumer que tout va se régler en poursuivant sur la voie guerrière. Et puis, l’utopie c’est juste ce qui n’est pas encore réalisé…


[1]Institut de recherche international pour la paix de Stockholm. (29 avril 2019). « Les dépenses militaires mondiales augmentent et s’élèvent à 1800 milliards de dollars en 2018 »[Communiqué de presse].

[2]Van Eeckout, L. (10 juillet 2015). « Il faut investir 267 milliards de dollars par an pour éradiquer la faim d’ici à 2030 ». Le Monde.

[3]Agence France-Presse. (6 février 2019). « Les quatre dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées ». La Presse.

 


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