Michel Drapeau m’accueille dans son atelier avec une poignée de main témoignant de toutes ses années de travail manuel. Homme de peu de mots, mais passionné par son art, M. Drapeau m’explique ses techniques avec un bonheur évident.

Il travaille avec des essences d’ici et d’ailleurs : bambou, noyer, chêne, tremble, bouleau, rien n’est à son épreuve. Il se procure son bois dans la région ou à Montréal. Il lui arrive même de recevoir des pièces de bois en cadeau ou de choisir lui-même, en forêt, des essences de toutes sortes. De son œil expérimenté, il repère facilement la deuxième vie d’un bout de bois ou d’une excroissance sur une épinette (loupes).

Michel Drapeau était peintre en bâtiment lorsqu’il a eu la piqure de la sculpture. Il a commencé en travaillant le bois à l’aide de couteaux, mais il a par la suite découvert le tour, qui lui a ouvert de nouvelles possibilités. Il adore expérimenter avec les techniques et les types de bois. Il a même travaillé avec des os, malgré l’odeur particulière et peu agréable qui s’en dégage! Avec du bois vert (encore humide), l’artiste conçoit des pièces dont les parois sont si minces que la lumière passe au travers. Comme il le dit si bien, « Tout est possible. C’est une question de patience ».

Pourquoi le bois? Tout simplement, car c’est un matériau très malléable et sans limite. Par le passé, M. Drapeau a essayé d’autres matériaux comme le marbre ou l’argile, mais il est toujours revenu au bois.

Est-ce possible de vivre de son art? M. Drapeau répond que ce n’est pas son but, même si chaque année, il réussit à vendre quelques pièces. Il précise qu’il ne se lancera jamais dans la grande production. « Faire deux fois la même chose, ça ne m’intéresse pas. J’aime expérimenter des choses. Chaque pièce est unique », affirme-t-il. Il ne travaille pas le bois pour faire de l’argent, mais simplement par passion.

Celui qui a exposé ses œuvres en 2012 à la Maison de la culture de La Sarre dans le cadre d’une exposition rétrospective n’a depuis jamais cessé de produire. Entre autres, il a commencé à fabriquer des pièces faites d’assemblages de diverses essences pour en faire des objets magnifiques. L’utilisation du bois segmenté lui ouvre de nouveaux horizons. Cette technique est toutefois plus longue, précise l’artisan, car elle implique plusieurs étapes de coupe, de collage pour ensuite passer la pièce au tour. Cela demande plusieurs jours de travail pour une seule pièce.

Partiellement retraité, Michel Drapeau a toujours de nombreux projets en branle et son œil aiguisé est toujours à l’affut de nouvelles idées. Ses œuvres seront disponibles à l’Expo-vente – Boutique éphémère spécialisée en métiers d’arts du 28 novembre 2019 au 5 janvier 2020 au Centre d’art Rotary de La Sarre.


Auteur/trice

Isabelle Gilbert est journaliste bénévole pour L’Indice bohémien depuis 2018. Elle a été coordonnatrice pour le journal communautaire L’Odyssée de Rapide-Danseur de 2000 à 2015 puis de 2017 à 2021. Dès son arrivée en 1999, elle s’est toujours impliquée dans la communauté de Rapide Danseur tout en regardant grandir ses deux beaux enfants. Depuis 2017, elle fait partie du comité organisateur du Rapide Show, un spectacle de variété ayant lieu dans l’église de Rapide-Danseur. Amatrice de plein air et de chant choral, Isabelle aime aussi écrire, coudre et « jouer » de la guitare pour s’accompagner. Depuis 2002, cette touche-à-tout trouve même du temps pour son vrai métier d’enseignante au secondaire!