Du 9 au 14 avril prochain, l’Orchestre symphonique régional Abitibi-Témiscamingue (OSR) sera de passage à Amos, Rouyn-Noranda, La Sarre et Val-d’Or pour présenter, sous la direction de Jacques Marchand, sa tournée 2019 intitulée Chroniques du début du 20e siècle. Le public aura la chance d’apprécier en première mondiale l’Ouverture romantique, une œuvre inconnue d’André Mathieu dénichée aux archives nationales à Ottawa par le biographe de l’artiste, ainsi qu’une composition originale de Bertrand Lessard, première flûte à l’OSR, humoristiquement intitulée Les pensées de Jacques en « Marchand ».

DE LA FLÛTE À LA COMPOSITION

M. Lessard est membre de l’OSR depuis sa fondation. Ayant commencé la flûte traversière à l’âge de 10 ans – Il a été un des premiers élèves inscrits au Conservatoire de musique de Val-d’Or – Il a poursuivi ses études au Conservatoire de musique de Montréal puis à l’Université Laval. Durant ces années, il a enseigné la musique à de nombreux élèves de niveau collégial et universitaire. De retour dans sa région natale, il a cofondé le Centre musical En sol mineur à Rouyn-Noranda. C’est là qu’il a fait la connaissance de Jacques Marchand, un homme pour qui il éprouve encore aujourd’hui une grande admiration. 

Même pour un musicien d’expérience comme Bertrand Lessard, la composition pour orchestre est une discipline complexe qui comporte de nombreux défis. « Mes collègues me disent que je suis courageux! », s’exclame-t-il à la blague. Il n’a cependant pas hésité à répondre favorablement à la demande de Jacques Marchand de composer, pour une deuxième fois, une œuvre originale pour la tournée de l’OSR.

HOMMAGE AU CHEF FONDATEUR

Après des mois de page blanche, la pièce commandée s’est finalement révélée à Bertrand Lessard sous la forme d’un hommage à Jacques Marchand, chef fondateur de l’OSR. D’une durée d’environ 6 minutes, l’œuvre se déploie en sept tableaux qui évoquent la promenade du maestro dans les rues de Noranda : Le départ, Le chien menaçant, La belle nature, Autour du lac, L’église, L’école et Le retour.

Très différents les uns des autres, les tableaux représentent les diverses facettes de la personnalité de Jacques Marchand. « J’ai choisi un style musical minimaliste et très accessible, explique le compositeur. Je voulais mettre en valeur les divers instruments qui composent l’orchestre. Par exemple, Le chien menaçant est représenté par un chorus de cuivres soutenu par un roulement de timbales. » L’artiste a également pris soin d’intégrer des références au travail de Jacques Marchand à sa pièce : « J’ai incorporé un thème de l’Album des chats qu’il a écrit dans les années 1980 pour piano. J’ai retranscrit, transposé et arrangé le thème de Mabel… dans un solo pour clarinette, petite douceur soulignant la présence d’Annie Boudreau comme clarinette solo depuis les débuts de l’orchestre jusqu’à ce jour. »

En plus de ces pièces originales, le public pourra profiter de la suite Porgy and Bess de Gershwin, ainsi que des œuvres de Karl Neilsen, Leoš Janáček et de Jean Sibelius.


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