L’histoire commence à la manière d’une légende urbaine. Personne ne sait quand il a fait son apparition ni même quand il a commencé à prendre une place récurrente dans l’imagerie du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT). Ce que l’on sait, c’est que l’orignal est devenu, de façon fièrement assumée par l’organisation, l’emblème officiel de l’événement qui en sera à sa 37e édition cette année. 

Tous se souviendront de cette fameuse bande-annonce réalisée par Alain Desrochers et Podz en 1995 où l’orignal sortait carrément de l’écran. On a par la suite revu la bête sous différentes formes, en vidéo comme en imprimé. C’est en 2010, avec la réalisation d’une affiche signée par l’artiste rouynorandienne Staifany Gonthier, que l’orignal devient le symbole officiel de l’événement. Et depuis, cette tradition se perpétue d’année en année. « Je l’affectionne beaucoup, je trouve que c’est une image qui nous ressemble », commente Émilie Villeneuve, directrice générale du FCIAT depuis 2016. « Quand je suis rentrée pour la 35e édition, j’ai dit aux gars “on le revendique”. Quand les gens voient un orignal en automne, je ne veux pas juste qu’ils pensent à la chasse, je veux qu’ils pensent au festival. » L’affiche du FCIAT 2018 arbore d’ailleurs un orignal fier et coloré, création de l’artiste anicinabe Frank Polson. 

Si le FCIAT tient autant à cet emblème, c’est que le symbole est évocateur. « L’orignal, c’est noble, c’est un animal qui est fort, poursuit Mme Villeneuve. Quand on fait du positionnement marketing à Montréal, c’est plus facile de se distinguer. Et en Europe, l’orignal – l’élan, comme ils l’appellent – renvoie un peu au rêve de la cabane au Canada. C’est attirant. » L’organisation a d’ailleurs récemment développé un symbole de sélection officielle sur mesure qui reprend le concept. « Au lieu des lauriers, nous avons mis un panache. Depuis, sur les affiches des films qui passent ici, on peut voir tous les lauriers, et après il y a 2 panaches “sélection officielle en Abitibi-Témiscamingue”. Je trouve ça génial. C’est vraiment une façon de se démarquer, et en plus il y a une petite dose d’humour là-dedans qui nous ressemble beaucoup. »

Les cinéphiles sont attendus au Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda du 27 octobre au 1er novembre pour venir profiter de cette semaine de célébration du cinéma d’ici et d’ailleurs. L’Espace court sera également de retour les 25 et 26 octobre au Petit théâtre du Vieux Noranda. 


Auteur/trice