Avec Le Cosaque et la gitane, Nadine Beaudet signe son premier documentaire. Au fil des saisons, elle nous transporte dans l’intimité des premiers immigrants en Abitibi. Incursion chez nos bâtisseurs!

 

Faisant partie de notre quotidien, nous oublions trop souvent qu’en Abitibi, les églises orthodoxes témoignent d’une communauté qui a influencé le développement régional, mais aussi notre culture. Immigrés dans les années 50, Ukrainiens, Russes et Polonais ont apporté avec eux leurs coutumes, croyances et expertises en laissant derrière eux guerres et régime oppressant.


L’instant d’un film, ces derniers immigrants témoignent d’une rencontre entre leur pays d’origine et celui du Far North québécois dans un boomtown oublié. Le spectateur est amené à rencontrer entre autres Lev Chayka, chevalier cosaque dont la quête identitaire est de faire reconnaître la présence ukrainienne en Abitibi, Régine Gabrysz, «maman» et interprète des immigrants si nombreux à l’époque, ainsi que Jack, le dernier mineur.


Une rencontre fortuite
Originaire de la Côte-Nord, la réalisatrice visite l’Abitibi pour la première fois en 2004. C’est sur le chemin du retour en autobus qu’elle rencontre monsieur Chayka. «Nous avons traversé la réserve La Vérendrye assis l’un à côté de l’autre», nous raconte-t-elle. «Le père Chayka m’a raconté son histoire durant tout le trajet. À ce moment, je ne soupçonnais pas qu’il y avait eu autant d’immigrants de l’Europe de l’Est dans cette région, ce qui en fait un lieu unique. (…) Ces hommes et ces femmes sont à la fois attachés à leur pays d’origine, mais aussi à leur territoire d’accueil. Ils transportent avec eux la reconnaissance de ce qu’on est, et de ce qu’on devient», confie la réalisatrice qui interroge la question identitaire et l’appartenance au territoire dans son film.

 

Nadine Beaudet parle passionnément des rencontres qu’elle a faites en sol abitibien et qui ont marqué sa vie à tout jamais. Elle est heureuse que le film soit présenté au FCIAT pour la toute première fois. «Il était important pour moi qu’il soit projeté dans la région où tout a commencé et près de mes personnages». Le Cosaque et la gitane sera présenté en première mondiale le jeudi 1er novembre lors du bloc de l’après-midi.