L’article de Dominic Ruel Les gros mots de l’édition du mois de juin m’a fait sursauter d’indignation! Pas à cause de l’usage de gros mots avec lesquels je suis complètement d’accord sauf au paragraphe troisième : « j’espère qu’on en demandera autant aux minières, aux multinationales du Plan Nord, aux profiteurs de paradis fiscaux. Aux plus vieux qui nous coûtent un bras dans les hôpitaux? »


Mettre « les vieux » sur le même pied que les fraudeurs, ça c’est des gros mots!


Tu permets que je te dise aussi de gros mots, « mon jeune »?


Savais-tu « mon jeune » que tu es né gratuitement parce que moi, la vieille, je t’ai payé un système de santé? Et que tu reçois tous tes vaccins et autres soins de santé gratuitement? Savais-tu « mon jeune » qu’à mes débuts dans l’enseignement, j’étais payée moins de la moitié pour la même tâche que celle de mon confrère, pourtant moins qualifié que moi? À ce que je sache, ma livre de beurre me coûtait le même prix que celle de mon confrère!


Et que ma mère et ma grand-mère avant moi ont enseigné pour une bouchée de pain, comme l’ont fait d’ailleurs tous les religieux et religieuses qui ont maintenu les systèmes d’éducation et de santé à bout de bras? Un peu d’histoire « mon jeune » ne te ferait pas de tort! C’étaient eux les vieux, et je crois bien que, maintenant, je suis rendue dans cette catégorie!


Savais-tu « mon jeune » que j’ai dû m’y reprendre à trois reprises (parce que j’ai trois baccalauréats et un diplôme de droit notarial) pour payer mes études et que par la suite j’ai payé les prêts de ma fille? Parce que ce cher monsieur Charest a transformé des bourses en prêts et que malheureusement vous en subissez actuellement les effets. Oui, si j’étais capable de manifester, je porterais le carré rouge, voire même je pense que je suis pour la gratuité tout court. Mais pourrais-tu m’en demander davantage avec comme revenus, une pension de 1 250,00 $ par mois? À ce que je sache « mon jeune », ma livre de beurre me coûte encore le même prix que la tienne! Je pardonne « mon jeune » la fougue de ta jeunesse qui te fait confondre les choses. Je ne t’en veux pas mais je voulais juste rectifier ta perception de la vieillesse. Si tu le veux, je pourrais te donner un bon cours d’histoire


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