Du 15 janvier au 10 février prochain, le Centre d’art Rotary de La Sarre fait place à l’exposition Mémoire de la photographe Nathalie Doire à la salle du conseil de la Ville de La Sarre. Elle y présentera une trentaine de clichés pris dans les cimetières de 23 villes et villages de l’Abitibi-Ouest.

Par cette exposition, Nathalie Doire montre une image différente des cimetières, ces lieux de commémoration dont les gens ne gardent que des souvenirs tristes et maussades. C’est lors d’un mandat reçu par l’entreprise Ordi-Création de La Sarre que Nathalie a eu à prendre, par la bande, des clichés dans ces endroits. « J’ai alors vu le cimetière autrement », explique-t-elle. Ses photographies ne sont pas empreintes de tristesse : l’artiste voit plutôt ces lieux comme des endroits de passage. Elle désire présenter les beautés et les joyaux qui s’y trouvent et qui passent habituellement sous silence.

Les photos de l’exposition Mémoire sont toutes de même dimension, comme dans un livre où les caractères sont de même grosseur et que le type de papier est le même à chaque page. Nathalie Doire a voulu recréer ce visuel en uniformisant ses photos. « C’est un livre à regarder, c’est une continuité d’un cimetière à l’autre », illustre l’artiste. Aucun de ses clichés n’a été retouché à l’ordinateur. Elle tient à ce que le rendu final soit le même qu’au moment où elle a appuyé sur le bouton de son appareil. Elle explique que cette façon de faire permet de mieux travailler les ombres, de rendre la couleur fidèle à ce que l’œil voit et, surtout, cela apporte un plus grand défi à la photographe, qui doit posséder un meilleur contrôle de son appareil.


Artiste à temps partiel, inspirée en tout temps


Ce projet d’exposition s’est échelonné sur une longue période et dans le plus grand des secrets. À temps partiel, à travers sa famille, son travail et ses nombreuses implications sociales, Nathalie Doire a préparé ce projet qu’elle a gardé sous silence complet jusqu’au jour où elle a présenté son projet d’exposition. Malgré le fait qu’elle pratique l’art de la photographie depuis quelques années, il s’agit de sa toute première exposition solo. Cette passion s’avère être un héritage familial légué, entre autres, par sa grand-mère, qui avait dans sa maison un mur rempli de photos de tous les membres de la famille à diverses époques, autant en noir et blanc qu’en couleurs. C’est ce qui a fasciné Nathalie : le fait de pouvoir lire l’histoire de sa famille à travers ces clichés. Aujourd’hui, elle garde ce même sentiment face à la photographie : « Il est important que la photo ait une histoire, qu’elle raconte quelque chose », résume-t-elle au sujet de sa démarche. 


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