Le dur métier de producteur maraîcher, c’est pour les vrais passionnés de la terre! Bien que ce soit un privilège pour eux de contribuer à la richesse du terroir, d’influencer les traditions culinaires et les plaisirs gastronomiques, tout n’est pas idyllique : les difficultés sont nombreuses. Heureusement, certains cultivateurs peuvent compter sur un appui de taille pour surmonter les embûches : le soutien indéfectible de leurs consommateurs, qui sont de véritables partenaires de leur aventure agricole.

L’aventure est empreinte d’incertitude et d’imprévus : risques de gel ou de sécheresse, envahissement d’insectes ravageurs ou autres visiteurs nocturnes, période d’ensoleillement insuffisante, etc. Sans oublier la paye (elle aussi incertaine)! «Quand on est jeune, on n’a pas l’argent pour se lancer dans une monoculture et répondre aux diktats des banques», explique Annie Boivin, de la Néoferme de La Turlutte à La Motte. Rares sont les jeunes qui se lancent dans cette aventure… Sauf s’ils s’allient à leur entourage et pratiquent une agriculture soutenue par la communauté (ASC).

Une solution humaine au péril industriel

Dans un contexte où la production industrielle domine, il est difficile pour l’agriculture biologique de se tailler une place dans le marché de l’alimentation. Afin de pallier à cette situation, l’ASC devient une solution pratique et originale pour les producteurs bio et pour les consommateurs. Cette formule permet aux consommateurs de devenirpartenairesd’une ferme locale en achetantà l’avancedes paniers de légumes. Ces paniers, produits dans le respect de l’environnement, leurs seront ensuite livrés hebdomadairement pendant la période des récoltes. De cette façon, producteurs et clients se trouvent à partager les risques et les bénéfices naturels qu’implique ce type d’agriculture.

Dans une région au climat parfois rude, il s’agit d’une excellente façon d’assurer la subsistance de fermes biologiques à dimension humaine sur le territoire. En plus de garantir un approvisionnement en légumes sains et frais, l’ASC règle le problème de mise en marché du producteur (une grande partie de sa production étant achetée à l’avance), et lui assure un revenu convenable dès le début de la saison. C’est une relation gagnant-gagnant! «On fait de l’agriculture à échelle humaine, parce que c’est la seule manière pour nous de débuter sans tracteur et grosse machinerie, mais aussi parce que c’est ce qui répond le plus à nos valeurs», ajoute Annie Boivin.

Cette formule encore marginale en Abitibi-Témiscamingue – moins de cinq fermes offrent ce service –, gagne en popularité. Pour trouver les fermes qui offrent ce genre de partenariat, on peut s’informer auprès des marchés publics de la région (Val-d’Or, Amos, Rouyn-Noranda ou Ville-Marie). La période d’inscription s’effectue généralement de la fin de l’hiver jusqu’au printemps. Les paniers seront ensuite offerts sur une période de 10 à 12 semaines, à partir de la mi-juillet. Dès lors, c’est une véritable aventure gustative qui vous attend!


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