Pour cette première exposition solo, intitulée Rouge blanc bois, l’artiste désire créer un lieu qui englobera le visiteur. Celui-ci sera en effet entouré d’arbres-sculptures et il sera invité à s’asseoir sur un sofa pour feuilleter un livre-œuvre. Chaque livre, peint en blanc, révèle, à l’aide d’illustrations et de phrases poétiques, des histoires véridiques inspirées de textes fournis par ses amis. 

En plus d’être elle-même enrichie par ces récits, Émilie trouve qu’il y a une belle symbolique à réécrire des histoires sur un récit qui était là auparavant. Contrairement à la norme, les visiteurs seront invités à manipuler les œuvres. Interrogée sur cette interaction hors du commun qu’elle propose avec les objets, Émilie rétorque qu’elle n’a jamais été en accord avec l’art sous verre. Pour elle, l’art doit faire appel aux cinq sens, incluant le toucher. Ayant elle-même le sens du toucher très développé, ne vous surprenez pas de retrouver du papier de soie dans chacune de ses toiles, car cela leur donne une texture organique presque vivante.  

De la poésie visuelle à partir d’objets du quotidien, c’est ce que nous offrira Émilie B. Côté, une artiste de 23 ans originaire de St-Bruno-de-Guigues, à compter du 18 février à la Salle Augustin-Chénier. 

Place à l’instinct

Bachelière en arts depuis peu, Émilie considère qu’il est plus facile de faire sa place en tant qu’artiste en région. Depuis qu’elle est ici, lusieurs opportunités se sont offertes à elle, comme cette exposition où, d’ailleurs, Jean-Jacques Lachapelle, le directeur de la salle Augustin-Chénier, lui donne carte blanche. Au sujet d’Émilie, M. Lachapelle souligne qu’elle travaille souvent par instinct, sans trop savoir où l’amènera ce qu’elle est en train de faire. Il dit : « Ça, c’est très sain de la part d’une jeune artiste, car c’est à travers cet 

instinct, cette obsession de créer, que surgissent les découvertes. »

En plein processus de création lors de l’entrevue, Émilie nous réserve sans doute quelques surprises pour le vernissage qui aura lieu le 18 février, à 19 h. Par la même occasion, et ce, jusqu’au 27 mars, la salle accueillera l’artiste  torontois Boja Vasic avec son exposition l’architecture de survie.


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