Le Centre d’art Rotary de La Sarre accueille, jusqu’au 21 novembre, l’artiste Roger Pelerin. Avec 20 gravures dans ses cartons, le réputé graveur de l’Île Nepawa propose, avec l’œil sensible qu’on lui connaît, une exposition qui a pour titre Un regard sur les débuts de La Sarre.

À travers chaque gravure, fignolée à la manière fine de Pelerin, ce sont des moments du passé qui s’offrent aux yeux des visiteurs, avec ses parfums de résine et de sous-bois, de foi catholique et d’ouvriers de chantier, de chemins en rivière et de fins de soirée autour du feu. Le temps d’ouvrir des terres et de fonder des familles s’étend sur trois générations d’Abitibiens; on les voit à l’œuvre dans des couleurs qui rappellent ces vieilles photos en noir et blanc, dont il s’est inspiré, ou ces dessins à la sépia.

Une œuvre pleine de vie
Ce graveur professionnel a quelque chose du sculpteur Alfred Laliberté en ce que ses thèmes de prédilection relatent, en des lignes et des formes d’un style qui lui est propre, les métiers d’autrefois et les artisans d’une autre époque. Roger Pelerin s’applique à donner aux outils anciens qu’il affectionne un éclairage unique et, vue sous cet angle, la vie des pionniers nous apparaît intense mais heureuse, et leur travail, ingénieux.
Il y a quelque chose de très vivant dans les gravures de cet artiste, une certaine joie de vivre laborieuse, qui s’appuie sur la terre et sur la forêt, et qui nous fait admettre que cette vie d’autrefois, bien que remplie de chantiers nouveaux et de dur travail, relevait d’un art de vivre auquel la vie trépidante d’aujourd’hui nous soustrait.

Cette volonté de l’artiste de s’inspirer des richesses du passé pour souligner la pérennité des valeurs simples fait chaud au cœur. L’époque de nos grands-pères n’est pas si lointaine encore, il faut mettre le temps d’aller au bout de chaque œuvre pour en tirer un grand bonheur réconfortant.



Auteur/trice

Chroniqueuse autodidacte pour L'Indice bohémien et pour le Journal Le Pont de Palmarolle. Les sujets couverts touchent, entre autres, l'actualité, la lecture, le jardinage, le végétarisme, l'interprétation de l'objet patrimonial, les arts visuels, le portrait, l'amour de la nature et de la culture. Prix de l'AMECQ 2019 pour la meilleure chronique Notre région a cent ans.