Au-delà de l’utilisation de matériaux dits « écologiques », les propriétaires d’immeubles de toutes
tailles soucieux d’environnement peuvent obtenir, pour leur projet de rénovation ou de construction, la certification LEED. Rares sont les promoteurs prêts à investir pour l’obtenir, surtout ici en région, mais cette situation pourrait bientôt changer.

 

Élaborée aux États-Unis en 2000, et appliquée au Canada par le Conseil du bâtiment durable depuis 2004, la certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) est accordée à des bâtiments répondant à certains critères de conception et d’efficacité environnementale, dans le but d’assurer le bien-être des occupants et la « performance » de l’immeuble.

L’évaluation des bâtiments se fait selon un système de pointage divisé en 6 catégories ou champs d’application, tels que l’aménagement écologique des sites, la gestion efficace de l’eau ou l’énergie et l’atmosphère, entre autres. Un évaluateur indépendant juge le projet et lui attribue un pointage selon ce qu’il présente comme caractéristiques écologiques (utilisation d’énergie renouvelable ou réduction de la consommation d’eau, par exemple); le nombre de points obtenus détermine le niveau de certification accordé (bronze, argent, or ou platine).

Retard régional
Le LEED n’est pas très en vogue en Abitibi-Témiscamingue. « Pour l’instant, il n’y a que les immeubles gérés par la Société immobilière du Québec qui aspirent à devenir LEED, et c’est pour répondre à une directive gouvernementale, mais on sent qu’il y a de plus en plus d’intérêt dans le privé pour la certification », explique Marie-Déelle Séguin-Carrier, architecte chez TRAME, l’une des quelque dix professionnels accrédités LEED en région. « C’est un processus d’une certaine lourdeur : il faut y penser dès la conception, puis accompagner l’entrepreneur sur le chantier. Tous les éléments doivent être mesurés. »

En général, les efforts déployés pour obtenir une certification LEED font grimper le coût d’un projet, mais il faut voir les bénéfices qui s’y rattachent. « Il y a bien sûr l’économie d’énergie, qui peut être substantielle, convient l’architecte Séguin-Carrier, mais ces immeubles sont surtout conçus pour le confort. Et puis il ne faut pas sous-estimer le prestige qui vient avec la reconnaissance. » Les frais supplémentaires dépendront des aspects que l’on souhaite mettre en valeur : ce qui touche les matières résiduelles est généralement facile à accomplir, alors que le contrôle de la qualité de l’air demande plus d’efforts.

Marie-Déelle Séguin-Carrier confie qu’il fut envisagé de viser l’obtention de la certification LEED pour la toute nouvelle école des Explorateurs, construite l’an dernier à Malartic. « Mais on était trop serrés dans le temps, et certains aspects auraient été trop longs à réaliser », explique-t-elle. Néanmoins, un système de chauffage géothermique a été installé, et une attention particulière a été accordée à la fenestration. « Souvent, juste de se demander ce qui pourrait être fait pour viser la certification permet d’intégrer certains critères aux projets. » Qui sait, peut-être qu’avec le nombre grandissant de professionnels aptes à concevoir des projets LEED – donc sensibles aux plus récentes avancées en matière d’efficacité environnementale –, les bâtiments d’ici verdiront un peu.


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