À Vancouver, tandis que les amateurs de sports – touristes ou locaux – ont les yeux rivés sur les écrans de tous les restos, cafés et bars de la ville (les billets pour assister aux compétitions étant rarissimes et hors de prix), d’autres en profitent pour vibrer au rythme des Olympiades Culturelles, le plus gros festival à ce jour à l’ouest des Rocheuses canadiennes. Au moment de remettre ce texte à la rédaction, l’événement d’envergure internationale battait son plein depuis une semaine.

En tant que chroniqueuse culturelle pour Espace Musique à Radio-Canada, j’ai le privilège d’aller me gaver d’expositions et de spectacles, d’emplir mes yeux et mes oreilles et de donner mes impressions en ondes. Vous avez sans doute deviné que je ne m’intéresse pas au sport et que je n’y connais rien; je ne vous parlerai donc pas d’Alexandre Bilodeau, bien qu’il ait tout mon respect. Mon sujet de prédilection et mon inspiration ultime, ce sont les arts et la culture. Et tout particulièrement les manifestations live. Lorsque des artistes font vibrer mes cordes sensibles, j’ai besoin de l’exprimer et de le partager.


Par ailleurs, j’en profite pour vous dire que le Québec est plutôt bien représenté lors de ces Olympiades Culturelles. Balayons le souvenir d’un certain Garou à la cérémonie d’ouverture! Sur les planches vancouvéroises se succèdent une impressionnante brochette d’artistes de chez-nous. Quelques exemples : Ariane Moffat, Alfa Rococo, Radio Radio, Mes Aïeux, Misteur Valaire, Pierre Lapointe, Karkwa, Malajube, Élisapie, Yann Perreau et Vulgaires Machins, pour ne nommer que mes préférés! Chaque jour, au moins cinq à huit formations québécoises nous offrent leurs talents, souvent simultanément sur des scènes différentes – choix déchirants! Il y a aussi des artistes en arts visuels québécois, notamment Geneviève Cadieux, sans oublier notre ambassadeur Robert Lepage et notre Abitibien Samian.

Je connais bien Vancouver pour y avoir vécu. C’est une petite cité multiculturelle au tempo zen et tranquille. Mais en ce moment, je la découvre sous un jour inédit. En plus des milliers de spectacles et expositions en cours, les rues fourmillent de touristes, de fêtards, d’athlètes olympiques et de stars. Des amuseurs publics viennent (enfin!) réchauffer l’atmosphère du centre-ville. Vancouver sort de sa discrétion légendaire et prend une belle bouffée d’air frais. Elle s’ouvre et accueille des gens venus de partout pour admirer sa splendeur verte, son climat clément et son pacifique océan. J’en témoigne : ça lui fait un bien fou de se délier ainsi!

Bien sûr, il y a l’envers de la médaille. Les publicités des commanditaires : pollution visuelle tape-à-l’œil. Chapeaux en feuilles d’érables et vêtements rouge pétant : surabondance et manque de raffinement flagrant. Omniprésence des policiers et des barrages de sécurité : ça écœure un brin et ça enlève un peu de magie. Mais n’allez pas penser que je boude mon plaisir. Au moment de remettre mon texte à la rédaction, il reste dix jours de célébrations avant la cérémonie de clôture… imaginez ce qu’il me reste encore à savourer!


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