Le 17 décembre dernier, c’est dans l’ambiance feutrée et décontractée du café bistro Chez Bob, à Rouyn-Noranda que le duo LEDBER procédait au lancement de son recueil de photos Un à cent quatre. Le concept est simple : chaque semaine, deux photographes s’échangent religieusement une photo papier, avec comme seule et unique contrainte de l’avoir prise dans les sept derniers jours.

 

Résultat : un livre photo composé d’images à la fois disparates et esthétiques, dont le seul élément qui leur est commun est qu’elles ont été prises dans le cadre de cet engagement créatif. S’y succèdent aussi bien des portraits d’enfants, des carcasses d’animaux morts sur la route, un étalage d’épicerie, un coucher de soleil ou encore tout simplement de l’abstrait. Le tout à l’image du quotidien, c’est-à-dire parfois banal, parfois touchant et parfois intrigant. Bien que ce genre d’ouvrage laisse place à l’imagination, à l’analyse et à la réflexion, l’envie de connaître l’histoire derrière chaque photo refait constamment surface.

LEDBER, c’est Christian LEDuc et Patrick BERnèche, deux photographes professionnels aussi connus sous le nom de leur duo professionnel et commercial CYCLOPES. En parallèle, les deux hommes utilisent l’appellation LEDBER, qui sert plutôt à identifier leur duo artistique.

De 105 à…
Un à cent quatre se veut donc la mise en commun des photos issues des 104 premières semaines de cet engagement. Au moment du lancement, le duo, qui voit ce projet comme celui de toute une vie, était déjà rendu à 190 clichés et parlait d’un deuxième ouvrage à venir. « Un deadline non respecté et le projet meurt, c’est un peu le leitmotiv du projet », lance Bernèche.

D’où est venue l’idée d’un tel projet? « En partie d’un élan de nostalgie de cette époque où l’album photo faisait office d’objet rassembleur et où nous avions hâte, en arrivant des vacances, d’aller faire développer nos 10 rouleaux de 24 poses pour revivre ces moments incroyables », raconte Leduc. C’est aussi le moyen qu’ont trouvé ces deux férus de la photo pour stimuler leur créativité.

C’est le genre de livre que l’on laisse traîner, à portée de main, et que l’on prend plaisir à feuilleter de temps à autre lorsque la vie le permet. J’ai d’ailleurs moi-même tenté l’expérience et laissé cet ouvrage sur une table pendant toute la période des fêtes. J’ai ainsi pu observer plusieurs visiteurs le parcourir d’un œil à la fois curieux et intéressé. Tous ont trouvé le concept intéressant et certains l’ont même trouvé inspirant, puisque deux amies m’ont confié que leur lecture avait éveillé en elles l’envie d’entamer un projet similaire. Comme quoi il n’y a pas que la grippe qui soit contagieuse!



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