Dumas est jeune, il est talentueux, les filles l’aiment, il a tout plein de guitares, sa compagnie de disques lui fait infiniment confiance… Bref, je le hais. Dans un registre plus sérieux, il est important de souligner quelle sera l’année 2009 pour Dumas le Prolifique : une retraite dans un studio, quatre albums (à tirage unique de 10 000 exemplaires chacun), et un «best of» de tout cela en décembre. Nord et Rouge sont les deux premiers volets d’une épopée que peu d’artistes pourraient entreprendre, ni même se voir accorder dans l’industrie musicale québécoise. En les écoutant, une seule chose nous apparaît : Dumas est en voyage, sans destination précise, mais il est en mouvement et c’est là l’essentiel de l’exercice! Nord et Rouge sont des mots définis et distincts, mais pourtant Dumas erre dans toutes les directions. Autant nous pourrions dire qu’il fait n’importe quoi, autant il réussit, à chaque chanson, à amalgamer des sonorités et des mélodies différentes pour en faire des oeuvres qui, dans certains cas, ne passeront pas à l’histoire (lire : «à la radio»), mais qui ont le mérite d’être authentiques et inspirées. Mentionnons les efforts plus marqués de Transsibériens express, Passer à l’ouest, Combat ordinaire, Le son de vos voix et Rien n’est perdu qui illustrent l’étendue du talent de compositeur et d’arrangeur de Dumas. Il est évidemment trop tôt pour juger de l’ensemble du projet, mais il n’en demeure pas moins que les deux premiers chapitres livrent la mar­chandise et donnent le ton pour la suite! 

«Nord» :4/5   «Rouge» :4/5.


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