Étant donné que ses œuvres sont représentatives de la spiritualité d’une grande partie de la population de la région et que sa renommée dépasse les frontières du Canada, la Commission culturelle du Témiscamingue a fait l’acquisition d’une série de pièces de la Monnaie royale canadienne qui immortalise les dessins, peintures et sculptures de l’artiste Frank Polson. 

DÉMARCHE ARTISTIQUE

Originaire de la Long Point First Nation de Winneway au Témiscamingue, Frank Polson est un artiste autodidacte. Ses œuvres ravivent les souvenirs des saisons de plaisirs et d’éducation passées en compagnie de son père sur les lignes de trappe dans sa jeunesse. « Tout est beau dans la nature, même la pluie », dit-il. Ses œuvres sont des enseignements de ce qui enfante le monde.

Triomphe de l’adversité d’une jeunesse tumultueuse et révoltée, sa démarche est motivée par le désir de servir ses semblables. « J’ai été choisi par le Royal Canadian Mint à Ottawa pour faire les treize lunes qui représentent le calendrier anicinabe. C’est un bel outil qui va m’aider à faire le pont entre les communautés autochtones et non autochtones quand je fais des expositions en Abitibi-Témiscamingue ou à Vancouver », a-t-il fait savoir.

ESSENCE DE L’ŒUVRE 

Grand-mère Lune est omniprésente pour le peuple anishnabe. Faisant 13 apparitions tout au long du cycle annuel, chaque pièce de monnaie illustre un nouvel enseignement. Une œuvre d’art étonnante qui donne un aperçu unique de la culture des Algonquins. Ainsi, la Lune de mai, qualifiée de Lune des fleurs, fait émerger du sol les plantes fraîches et les bourgeons qui apparaissent sur les branches qui semblaient stériles quelques jours auparavant. Une force cachée qui anime toutes choses, où toute la vie prend naissance. « L’impact de son œuvre pour la nouvelle collection de la Monnaie royale du Canada est  une tribune incroyable et est tout aussi important dans la communauté », dit Guy Sioui Durand, sociologue de l’art.

Depuis janvier 2018, tirée à seulement 4 000 exemplaires, une pièce de la collection Les treize enseignements de Grand-mère Lune est frappée chaque mois. 


Auteur/trice

Ingénieur forestier pour Domtar Woodlands, la Société d’État REXFOR et puis à son compte, Gaston a pris sa retraite en 2006. De retour sur les terres de sa jeunesse et fort d’un baccalauréat en Études littéraires, il se consacre à l’écriture tout en collaborant avec L’Indice bohémien depuis 2016 à la rédaction de textes et à la distribution du journal.