Pour permettre aux créateurs du milieu culturel de briller, il faut une foule de métiers méconnus. Parmi eux, ceux et celles qui opèrent leur magie dans l’ombre des coulisses : éditeurs, programmateurs, scénographes, agents de développement, techniciens, etc. L’Indice bohémien a choisi de présenter une série ayant pour titre « Travailleurs de l’ombre », en hommage à ceux dont le métier est de mettre celui des autres en valeur !
Nom : Jean-François Gravel Métier : sonorisateur
Mais aussi… directeur technique, technicien généraliste en son et vidéo, en studio et en spectacle
Employeur : Je travaille principalement à mon compte, mais aussi avec Sonospec à Amos.
Études : électrotechnique de base de deux ans au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue avec spécialisation en audiovisuel au Cégep du Vieux-Montréal. Mais parce que j’étais aussi musicien, j’ai fait une partie de mon apprentissage par la bande. C’est un métier qu’on apprend beaucoup sur le tas.
En quoi consiste ton travail ?
Ça se passe souvent en trois temps : le montage et démontage de la technique tout en s’assurant qu’on a tout le matériel, qu’on a contacté les artistes au préalable pour connaître leurs besoins spécifiques. Deuxièmement, on doit faire les tests de son, ajuster les instruments, faire un maximum de préparation en vue du spectacle. Ensuite, c’est le spectacle, la partie plus facile. Si on réussit à bien faire le travail avant, le spectacle se passe bien.
Les qualités requises pour bien faire ce métier : de la patience, de la passion, de l’oreille et de l’écoute, une ouverture à la communication avec les autres personnes impliquées dans le projet.
Traits communs des collègues qui font le même métier : il y a beaucoup de techniciens qui sont aussi musiciens. Ça aide à comprendre comment l’artiste se sent sur la scène, ses exigences et ses besoins. La plupart ont aussi une bonne oreille, mais ça va avec le métier, sinon ça part mal !
Horaire type d’une semaine : les horaires sont très variables. Les journées sont parfois exigeantes, le double ou le triple d’une journée normale. On travaille presque toujours les fins de semaine, les vendredis et samedis. En semaine, on vérifie le matériel, on le range, le répare. Si on fait du studio, c’est surtout la semaine. Il faut savoir s’adapter aux horaires très changeants.
Aspects les plus satisfaisants : Quand l’artiste est content du résultat, ça se ressent. C’est la paye humaine, la partie la plus valorisante.
Tâche la plus difficile : le démontage est souvent le pire, surtout après un festival, par exemple, quand les grosses journées se sont succédé. On finit tard et la fatigue est parfois grande.
Plus belle réalisation : J’ai eu le privilège de faire la sonorisation pour Éric Lapointe et Nanette Workman lors du Rock & Blues à Amos. C’est très rare que des artistes de ce calibre arrivent sans leurs propres sonorisateurs. Ils m’ont fait confiance, j’ai apprécié l’expérience.
Quand je serai grand, je serai… Je mesure 6 pi 3 po depuis longtemps ! Mais quand je serai grand, je serai de retour aux sources. Je me remets actuellement à la musique et j’espère remonter sur scène.
Si j’avais un conseil à donner…
Un conseil professionnel qui s’applique à beaucoup d’aspects de ma vie : il faut profiter du moment présent. Surtout quand on est dans le spectacle, c’est éphémère. Il faut être à l’écoute de ce qui se passe, ne pas se projeter en avant et espérer avoir fini avant d’avoir commencé. Quand on vieillit, ça prend encore plus de sens !
Le 2e conseil : pour un sonorisateur, mon plus grand conseil pour mieux faire son travail est de se mettre à la place de l’artiste. On comprend mieux ses questions, ses exigences et ça crée un beau climat pour tout le monde.